Épisode 23 – Soirée catastrophique
D’un geste brusque, il saisit fermement mon poignet afin de me tirer vers lui. J’émis brusquement un sursaut, ainsi qu’un léger cri de surprise. C’est à cet instant que je sens la chair de poule s’étendre sur chaque partielle de ma peau. Un sentiment de peur me submerge lorsque mon regard s’arrête sur celui de James.
— Viens. Dit-il en gardant sa main sur mon poignet.
On s’oriente, contre mon gré, vers le comptoir servant de multiples cocktails. Je ne peux pas m’empêcher d’examiner les alentours. Le faible nombre de filles m’étonne, la plupart d’entre elles sont assez intimidantes et détiennent une tenue similaire : un mini-short et un haut dévoilant leurs ventres plats. Elles ont tous, sans exception, des tatouages et des piercings. Certaines n’hésitent pas à me dévisager en me fixant de haut en bas, ugh. J’essaye de me détacher de l’emprise de James, en vain. Ce dernier m’oblige à m’asseoir sur une chaise haute, à proximité du bar.
— Deux verres de notre spécialité maison, Eren. Annonce James en s’adressant au barman.
Ledit, Eren, ne tarde pas à préparer la commande. Au bout de quelques minutes, celui-ci nous tend deux verres détenant un liquide bleu turquoise. Le contenu est plutôt douteux. C’est une mauvaise idée d’ingurgiter une telle substance.
— Tiens, bois-le. Déclare le gérant en souriant, dévoilant ainsi ces dents jaunâtres.
Je hoche négativement de la tête.
— Je n’ai que dix-sept ans. Ma voix est calme et posée. Je n’ai pas le droit de consommer de l’alcool.
Et là, des éclats de rire retentissent provenant de James. Mes paroles n’étaient pas censées être drôles, à ce que je sache. Alors que je me perds dans l’incompréhension absolue, le gérant tente de reprendre son calme.
— Nous sommes à UnderGlade, j’te signale. Tout est permis ici. Donc maintenant, fais ce que je te dis et bois ce putain de cocktail, si tu ne veux pas que je te force à ma manière. Un large sourire s’étend sur ces lèvres charnues.
Je juge ses propos comme étant une menace. Si je continue à l’agacer, cela pourrait mener à des conséquences irréversibles. Ne sois pas stupide et bois ce verre, Early ! J’inspire profondément et prends en main le verre. Je n’arrive pas à croire que je m’apprête à boire une substance inconnue, composée certainement de produits illicites, dans un bar bondé de personnes dangereux. Cette soirée est catastrophique. Désormais, je sais qu’il ne faut jamais accepter une faveur de Wayne. C’est un bon point à savoir. J’avale le liquide bleu, tout en faisant une grimace. Il m’est impossible d’identifier le goût, ceci est à la robuste et doux. Deux choses complètement contradictoires. Pour être honnête, cela est plutôt bon, même délicieux.
Mes membres sont engourdis et ma vision semble implicite. Mon pouls s’affole tandis que je sens une chaleur au niveau de ma poitrine, c’est agréable.
— Alors, t’aimes bien ? Interroge James.
J’acquiesce positivement, en guise de réponse. Je descends de ma chaise, étourdie. Je m’apprête à tomber à la renverse, mais des mains me tiennent le bassin afin d’empêcher cette chute qui risquait d’être mémorable. Je me redresse, en remarquant qu’il s’agissait de James.
— Aller vient Vicky, je vais te présenter à quelques amis.
J’opine en le suivant. Il se faufile parmi la foule jusqu’à s’arrêter près d’un canapé se tenant trois hommes et une femme. Je les examine un instant, déstabilisée par le regard de la fille sur moi. J’ai l’impression qu’elle détient une haine à mon égard, alors que l’on ne se connait même pas.
— C’est qui, cette pétasse ? Demande-t-elle, avec une arrogance surprenante.
Je suis choquée. Comment ose-t-elle m’insulter de la sorte ? Une envie meurtrière m’envahit. Je déteste ce genre de remarques désobligeantes, surtout venant d’elle. Je ne l’aime déjà pas. J’analyse son apparence physique. Ses cheveux blonds cendrés sont raides, ses yeux sont d’un bleu déstabilisant, son teint hâlé est dissimulé sous une tonne de maquillages, ses lèvres sont beaucoup trop pulpeuses, et son corps est superficiel. Elle est vêtue d’un short extrêmement court et d’un débardeur dévoilant une partie de sa poitrine. Tellement vulgaire.
— Alyah, Mike, Zedd et Dereck. Voici, Vicky. Elle est obligée d’obéir à tous mes ordres, le temps d’une soirée. Affirme le gérant, avant de faire un high-five à un de ses amis.
Attends. Je n’ai jamais accepté d’obéir à tous ces ordres ! Dans mes souvenirs, ce détail ne stipulait pas dans le pacte. Wayne ne me l’a pas dit. Bordel. Quel connard ! Il aurait tout de même pu me le signaler. Je dois partir d’ici, et vite. Mais, comment ? Je n’ai pas de moyen de transport et puis, j’ignore la localisation exacte de ce bar. Aucune échappatoire. Je suis piégée. Où est Wayne, bon sang ? Je n’ai pas son numéro de téléphone donc, je ne peux pas le joindre. Enfin, si. Je détiens son numéro. Mais, sous l’identité de The Wanted. Étant donné les circonstances, je ne peux évidemment pas l’appeler avec mon portable. Et puis, je doute que James veuille me laisser passer un coup de fil.
— Bien joué, bro. Ricane l’un des trois gars.
Ils commencèrent une discussion tandis que je restais en retrait, à ne rien faire. Je regarde les alentours en espérant voir Wayne, mais ce ne fut pas le cas. Les minutes s’enchaînent à une vitesse si lente. Voilà une heure passée, et je suis toujours debout. La fatigue commence à se manifester. Le cocktail étrange qui coule dans mes veines me rend toujours autant ankylosée.
Soudain, James se lève du canapé et s’oriente vers moi.
— Suis-moi, ma jolie. La soirée ne fait que commencer.
Pour l’énième fois de la soirée, il me prend fermement le poignet. Je soupire bruyamment. Il tente de se frayer un chemin, avec difficulté. La musique résonne inlassablement, ainsi que les bavardages. Je sens quelque main toucher mes fesses, ugh. Je me fais violence de ne pas réagir et de crier. Mon cœur tambourine fortement lorsque l’on entre dans un endroit isolé, loin de tous les regards indiscrets. Mon attention s’arrête sur un lit disposé au centre de la pièce. Oh, non.