CHAPITRE 16

Contrairement à la dernière fois, je ne suis pas dans les vapes. Mon esprit est totalement conscient, alors que mon corps ne l’est pas vraiment. Je ne peux plus bouger. Et le simple fait de respirer est un véritable calvaire. Je me noie dans une agonie lente et douloureuse, sous une pluie torrentielle. Les orages persistent. Tandis que d’immenses éclairs s’abattent contre le ciel – qui plus est, envahi par un épais nuage sinistre. Les minutes passent, et mes sens m’abandonnent.

Progressivement, mon être défaillit.

Je suis perché dans un état de souffrance extrême. Lorsque la douleur s’agrandit, ma raison me pousse à croire que c’est la fin. C’est atroce. À mes côtés, quelques personnes gémissent de douleur. Ils n’ont pas la force de hurler de détresse. Pas même moi. Nos cordes vocales ont cessé d’exécuter leur fonction depuis un moment déjà.

— Oh, mon dieu ! Vous allez bien ? s’écrie la caissière en s’agenouillant vers moi.

Je suis actuellement en train de mourir sur place, mais sinon : OUAIS, JE VAIS BIEN ! Bruh. Évidemment que non, je ne vais pas bien. Un salopard vient de me lancer une saleté flèche – et un petit lutin me dit qu’il s’agit de mon assassin favori.

— Oh, non… Qu’est-c’que j’fais ? pleurniche-t-elle.

À cet instant, mon regard s’arrête sur son prénom écrit sur son tablier. Elle s’appelle Thalesi. Quel nom bizarre ! Étant donné que je vais crever si elle se morfond sur elle-même, je décide de prendre les choses en mains en réveillant mes foutues cordes vocales. JE SUIS TROP JEUNE ET TROP BEAU POUR MOURIR, MERDE ALORS ! Il est hors de question que j’achève mon dernier souffle à cause d’une flèche à la con.

— Appelle… Pearl… Maintenant !

Trois simples mots, et pourtant, j’ai l’impression que mes entrailles sont sur le point de jaillir de ma bouche – cette scène est égalable à un film d’horreur. Thalesi me fixe avec incompréhension. C’est sûrement parce qu’elle ne connaît pas Pearl, et que dans ce type de situation, il aurait été plus judicieux d’appeler une ambulance.

— Putain, prends mon portable ! fulminé-je.

Bordel de merde. Cette affliction s’est davantage accentuée. Et dire que je vais devoir attendre que Pearl arrive… Fais chier. Je ne sais pas si je pourrais supporter ce déchirement encore longtemps. La phase terminale sera inévitablement la plus douloureuse. Le venin de la flèche se fortifie chaque minute, chaque seconde.

Pendant que j’essaye de canaliser mon mal-être, Thalesi prend possession de mon téléphone afin de chercher le nom de Pearl dans mes contacts.

— Il n’existe aucune Pearl ! panique-t-elle en tremblant énormément.

— Mini… Hopkins, soufflé-je doucement en gardant une tonalité suffisamment élevée pour qu’elle puisse m’entendre.

Elle acquiesce vigoureusement de la tête, et approche le combiné de son oreille. Mon pouls ralentit. Oh, shit ! C’est à cet instant que je regrette de ne pas avoir le maudit bipeur de Pearl. Comme par hasard, elle me la proposer juste avant de partir ! Putain, c’est le karma ça. Je ne vois pas d’autres raisons apparentes.

— Allô, vous êtes Pearl ? rétorque Thalesi à travers l’objet électronique.

— Il faut absolument que vous veniez à 43 Street Macklore au troisième arrondissement, nous sommes devant la supérette Harold’s Market. Votre ami Devon est gravement blessé. Une flèche noir a… Non, pourquoi ? D’a-d’accord, continue-t-elle à dire en s’adressant vraisemblablement à Pearl.

AH ! ASZSDGSZUD ! Thalesi vient de retirer la flèche de mon bras. Et ce, sans même entreprendre le moindre préambule : rien, nada. Elle aurait pu me prévenir ! BORDEL. Si je pouvais, je lui gueulerais dessus… mais en vue des circonstances, je ne peux pas. Dommage.

— Pearl ne va pas tarder à arriver ! Et désolée, c’est elle qui m’a ordonné d’enlever cette flèche, s’excuse-t-elle en s’asseyant par terre avant de reprendre la parole. Il faut que je vous emmène sous le préau !

Aussitôt dit, aussitôt elle se redresse en prenant mon bras pour le placer au-dessus de ses épaules. Je grimace légèrement. Le tourment de torture devient stable, ceci est probablement dû à l’absence de la flèche dans mon organisme. C’est un bon point à savoir. Arrivé à l’espace couvert par des tuiles, Thalesi m’aide à m’asseoir sur le ciment. Mon dos s’adosse contre le mur.

— Euh… Merci pour tout à l’heure, marmonne-t-elle.

Je ne réponds pas, et me contente d’observer les gouttes de pluie se percuter contre le sol. Ce panorama est mélancolique, et représente souvent la solitude : c’est notamment pour ça que j’aime bien la pluie.

Le son du tonnerre retentit. Et mon corps s’affaiblit.

Combien de temps avons-nous attendu ? Je n’en ai aucune idée. Mes forces s’estompent. Mes paupières tombent. Et mes pensées s’effacent. Un vide total s’installe en moi alors que ma vie défile devant mes yeux.

Ceci est la dernière phase.

Des souvenirs heureux apparaissent. Malgré le fait que je nie constamment ma tristesse : il est incontestable que mes parents me manquent – beaucoup.

Des paroles retentissent. « Sois un gentil garçon, Devon. » C’est ce que disait ma mère. Ça me fait presque rire. J’imagine déjà son visage de déception à mon égard… Mais, qu’est-ce que je raconte ? Je ne me souviens même plus de son visage. C’est tellement pathétique, non ?

Des images de ma vie surgissent. Rien de pire pour m’anéantir de l’intérieur. Un brisement. Et une petite larme ruisselle le long de ma joue, se mélangeant parfaitement avec les gouttes de pluie.

— PUTAIN, DEVON ! Tu n’as pas intérêt à mourir.

Vais-je rejoindre la lumière ? Ahah. J’déconne. Ma prochaine destination n’est autre que l’obscurité : là où se trouvent les ténèbres. Oh, une lueur rouge ! J’y vais de ce pas !

ET BAM. Une gifle en pleine tronche ! J’ouvre les yeux, et découvre – sans étonnement – Pearl.

— Sale abruti ! Tu aurais dû m’écouter, crache-t-elle manifestement énervée. Dis que tu es désolé pour avoir agit aussi bêtement, et je t’enlèverai le venin.

— Plutôt mourir ! fis-je avec conviction.

Je regrette directement d’avoir haussé le ton en constatant que ma gorge me brûle. Bon sang, ça fait mal !

— Il te reste trente minutes, pas plus, avant que le poison ne fasse totalement effet et que ta respiration se bloque entièrement. En d’autres termes, tu vas mourir asphyxier dans quelques minutes.

Quel chantage ! Je suis carrément en train de crever, et elle veut que je dise que je suis désolé. C’est complètement insensé. Voyant que je ne risque pas de céder, Pearl me fusille du regard.

— Attendez, vous êtes sérieux là ? s’exclame Thalesi.

— Bah, quoi ? C’est une question de principe. Devon doit assumer ses actes ! ajoute la chieuse. Et il doit s’excuser de m’avoir embrassé, ce petit merdeux-là !

— Jamais, lui lancé-je à voix basse pour atténuer la douleur.

Thalesi grogne en se rendant à l’évidence que ceci est perdu d’avance. D’un geste ferme, elle retire une partie de mes vêtements, et prend mon bras pour aspirer le venin sous mon regard étonné. HEIN ? Et depuis tout ce temps, elle savait faire ça, et elle n’a rien fait ! Mais, what the f… ? Je suis outré, scandalisé, révulsé.

Elle crache, aspire, et crache. Ce processus se répète jusqu’à ce que ce maudit poison ne figure plus à l’intérieur de mon être.

— Mais attends… Je te connais, toi. Tu es Kakalesi… Ah, non ! Thalesi, c’est ça ? déclare Pearl en scrutant minutieusement la blonde.

— Exacte, fit Thalesi en s’essuyant la bouche. Et toi, tu es Pearl Hopkins. Quel coïncidence que l’on puisse se rencontrer, tu ne trouves pas ? Si M. Underwood savait que tu t’apprêtais à le laisser mourir, il…

— N’en dit pas plus. J’ai compris ! L’importance, c’est que cet enfoiré va bien, l’interrompt Pearl sèchement. Je te remercie de t’être occupé de mon protégé, mais pour ce qui est de la suite, ne t’approche plus jamais de lui. Est-ce que c’est clair ?

Thalesi hésite plusieurs secondes.

— Oui, Mlle la favorite.

Pearl s’abstient d’ajouter une remarque, et tente de me lever afin que l’on s’oriente dans sa voiture. Alors que je m’assois sur le siège passager, Thalesi dit quelques mots, ne laissant pas Pearl indifférente :

— Je suis sûre que Blake serait ravi de te revoir !

Encore ce nom… Black. C’est alors que je constate avec stupéfaction que Mini-Hopkins reste silencieuse, et aussi étonnant soit-il, elle ne riposte pas et décide de rejoindre sereinement son siège conducteur. Son comportement a la fâcheuse tendance de m’intriguer. MAIS, QUI EST CE BLAKE ?! Bordel de crotte.

Je déteste être un ignorant de service. Or, dans cette foutue histoire, je ne sais strictement rien ! C’est injuste.

— Pourquoi faut-il que tu te battes constamment, Devon ? me demande-t-elle d’une petite voix.

Bien que désormais, je peux parler : aucune réponse ne résonne de ma part. Je demeure muet. D’une part, car je ne trouve pas la motivation d’articuler des mots compréhensibles. Et d’autre part, car je ne connais pas la véritable raison de ce dévouement pour la violence. Depuis gosse, j’ai toujours été comme ça : bagarreur et provocateur – et les événements précédents sont la preuve que je le suis encore aujourd’hui.

— Tu aurais pu te faire tuer, renchérit-elle avant de continuer. C’est ça que tu veux ? Mourir ?

Silence total. Je regarde attentivement le paysage environnant en écoutant un minimum les paroles de Pearl qui ressemble énormément aux morales de Thalia.

— Putain, j’en ai assez que tu sois TOUJOURS en danger ! Tu n’es même pas censé sortir de la maison à la base, souffle-t-elle en conduisant rapidement. Est-ce que tu te rends compte, ne serait-ce qu’un instant, que ta vie ne tient plus qu’à un fil ? Que tout ça est important ? Et que ce programme n’est pas à prendre à la légère ?

Encore une fois, aucun son ne s’échappe de mes lèvres.

— Bordel ! Tu m’écoutes ?

La voiture s’arrête, elle se tourne vers moi et je soupire bruyamment. L’atmosphère est tendue. Je me redresse sur mon siège, avant de l’observer avec un air méprisant. C’est une perte de temps de vouloir me mettre dans le droit chemin.

Je suis incorrigible. Je suis exécrable. Je suis violent. Pourquoi ? Tout simplement, car je suis Devon. Et ça ne risque pas de changer.

« Connard un jour, connard toujours. »

— J’ai failli mourir quelques minutes plus tôt. Alors, laisse-moi du temps pour me reposer.

— Si tu avais pris mon bipeur, ou bien que tu m’avais écouté lorsque je t’ai dit de ne pas partir, tu serais en bonne santé, remarque-t-elle.

ARGH ! Décidément, elle veut me mettre à bout. D’un geste décidé, j’ouvre la portière pour m’en aller. La pluie est toujours présente, mais je n’y prends pas attention. Bien que je sois encore blessé, et vidé de toutes énergies, j’ai la ferme intention de rentrer à pied. Ainsi, je n’aurais pas à endurer le monologue de Pearl.

— Qu’est-c’tu fais ? interroge-t-elle.

— À ton avis ? rouspété-je avant de claquer la portière.

J’enfouis les mains dans les poches, et commence à marcher sur le trottoir. Dû à mon manque d’équilibre, je me fais violence de ne pas me casser la gueule. L’obscurité règne les alentours, seuls les quelques filets de lumière provenant des lampadaires peuvent m’éclairer les environs.

— DEVON ! hurle Pearl, mais j’ignore. DEVON, REVIENS LÀ TOUT DE SUITE ! ARRÊTE-TOI.

Des ordres ? Pas très originale venant d’elle. Je continue de marcher en grimaçant à chaque pas. Par chance, la maison des Hopkins n’est pas très loin, je parviens à reconnaître le quartier de merde.

— DEVON ! AU PIED ! crie-t-elle.

Hein ? Je me retourne presque immédiatement : sans que je m’y attende, Pearl me saute dessus. MAIS, JE N’AI RIEN FAIT DE MAL PUTAIN ! Pourquoi est-ce que je suis toujours la personne qui tombe à la renverse ? Ceci ne peut plus durer. Si ça continue, je vais me fracturer le coccyx.

— Je rêve ou tu viens de me traiter comme un chien ? gueulé-je alors que l’on se trouve – ENCORE – dans une position portant perversement à confusion.

— Tu n’avais qu’à m’écouter ! riposte-t-elle en étant désormais assis sur mon torse, cette dernière commence à regarder suspecte les alentours. Est-ce que tu as entendu ?

Je fronce les sourcils en signe d’incompréhension.

— Qu’est-ce que tu veux dire ?

— Une personne est ici, à nous observer. Il faut que l’on s’en aille, maintenant, chuchote-t-elle doucement.

— Si c’est une tactique pour me faire rentrer dans ta bagnole, dans le cas, c’est vraiment merdique ! lui lancé-je.

— Quoi ? Bien sûr que non ! riposte-t-elle en se levant, son geste fut suivi d’un bruit suspect.

Par contre, c’est louche ça…

À mon tour, je me mets debout et entre dans la voiture pourrie de Pearl – d’ailleurs, celle-ci agit comme une paranoïaque. Elle démarre le moteur, afin que l’on puisse se rendre chez elle, et change considérablement d’attitudes. D’un regard sombre, elle scrute les environs avec méfiance : un acte semblable à une espionne ou un truc dans l’genre. Intrigué par son inquiétude soudaine, je commence à analyser les rues. Conclusion : personne n’est là.

Pearl se gare dans l’allée de la maison, et lorsque je m’apprête à sortir, elle m’interpelle.

— À partir de maintenant, tu ne dois faire confiance à personne hormis à ma mère et moi. D’accord ? N’ouvre la porte à aucun individu, pas même au livreur de pizza. Et pour l’amour de bouddha, ne sors pas de la maison ! Il n’hésiterait pas à s’en prendre à toi…

— Tu fais référence à mon assassin ? questionné-je avec la volonté de mettre les choses aux clairs.

— Non. C’est de Blake qu’il est question, répond-elle.

OH ! Génial, de mieux en mieux. Deux psychopathes sont à ma recherche ! (notez le sarcasme.) Lorsque l’on entre à l’intérieur de la demeure, devinez qui voilà ? Non, ce n’est pas Angelina Jolie et Shrek – bien que j’aurai espéré que ce soit le cas. C’est la femme qui raffole me donner des claques, du nom d’Elena Hopkins !

Enfin, bon. Je vais sauter la partie où elle me fait la morale ainsi que le début de la journée de demain ! Pourquoi, me diriez-vous ? Eh bien, la raison est assez compliquée. C’est un mélange de subtilité et de suspense, parsemé d’un délicat goût d’action.

Nan, je rigole. C’est juste que ces événements-là sont nuls et sans grande importance !

✽✽✽

Les horaires d’Elena ne sont pas stables. Tout ce que j’arrive à retenir, c’est qu’elle travaille souvent la nuit : autrement dit, cette dernière va s’en aller d’une minute à l’autre. C’est grâce à ça que je vais pouvoir partir à mon combat de boxe… ! Il faut savoir que c’est vraiment facile d’échapper au périmètre de sécurité de Pearl ! C’est carrément un jeu d’enfant.

Tranquillement allongé sur le canapé, avec mon éternel look négligeant la présence d’un tee-shirt – ayant le don d’énerver plus d’une – je sirote paisiblement ma boisson qui n’est autre que du coca-cola.

— Devon ! Tu peux venir, s’il te plait ?

C’est la voix de Mme Hopkins. À contrecœur, je me lève pour m’orienter dans la cuisine, en prenant soin à traîner mes pieds contre le parquet.

— Quoi, qu’est-ce qu’il y a ? demandé-je en posant mon verre sur le comptoir.

— Regarde ça, me dit-elle en désignant un rouleau de papier situé au centre de l’îlot central de la pièce.

— Bah…

Avec une vitesse fulgurante, Elena menotte mes mains à une barre fixe. Je n’eus le temps de réagir qu’elle parvient à s’éloigner rapidement de moi. MAIS, ELLE EST COMPLÈTEMENT TIMBRÉE !

— Qu’est-ce que– !

— Parfait, comme ça, tu ne pourras aller nulle part ! Que ça te serve de leçon pour ne plus revenir dans le même état qu’hier, annonce-t-elle tandis que je suis sous le choc.

Et encore une fois : je suis outré, scandalisé, révulsé.

— DÉTACHE-MOI, MAINTENANT ! braillé-je avec rage.

Elle sourit, et disparaît de ma ligne de mire. Je crie son nom, en vain. Quelques minutes plus tard, je l’entends descendre les escaliers. Elle fait irruption dans la pièce, cette fois-ci en compagnie de sa fille, ces deux-là sont clairement en train de se foutre de ma gueule.

— À demain, les jeunes !

Suite à ses mots, Elena sort de la maison. Pendant ce temps, je fusille du regard Pearl, étant actuellement dans un fou rire.

— C’est ça marre toi, craché-je avec un manque de délicatesse déroutant. Je doute que tu sois autant amusée lorsque je t’embrasserai une seconde fois !

Un sourire malsain honore mon visage tandis qu’elle mime un vomissement.

— Enfoiré ! me dit-elle simplement avant de regagner l’étage au-dessus en me laissant seul, délaissé, et abandonné de tous, dans cette cuisine inondée par la noirceur de la nuit.

Tant de nostalgie ! Étant donné que je n’ai pas vraiment l’embarras du choix, je décide d’attendre, encore et encore. Tel un con. Super… Il est clair que je n’ai pas de respect dans cette famille ! Après plus d’une heure d’attente, me voici là, par terre. Mon front est contre le bois du l’îlot central. L’ennui s’accentue au fil des minutes.

Rien ne se passe… Enfin, jusqu’à ce que la porte s’ouvre lentement. Ça ne peut pas être Pearl : j’en suis certain. Par conséquent, je tente de rester attentif au moindre bruit.

— La voie est libre. La première étape est achevée avec succès.

Je connais cette voix. Tarek. Il ne m’avait pas manqué, en tous cas. Qu’est-ce qu’il fiche ici ? Oh, laissez-moi deviner ! Il va encore essayer de cambrioler cet endroit avec son coéquipier.

— Vince, Orland, et Mike, vous surveillez le salon, la salle à manger, la cuisine, et la chambre d’Elena. Arden, Reyce, et moi-même, on s’occupe de l’étage d’en haut, ordonne Tarek en faisant preuve d’un sérieux renversant.

Uh, oh… Ils sont nombreux. Fais chier ! Comment vais-je faire pour me défendre, en étant menotté à ce foutu îlot central ? MISÉRICORDE ! En d’autres termes, la poisse ! Mon rythme cardiaque s’accélère. Tandis que mon souffle est coupé lorsqu’une personne entre dans la cuisine. Je tente de prendre mon bipeur se situant dans la poche de mon jogging, mais par malheur, ce putain d’objet tombe sur le parquet.

— Je sais que quelqu’un est là… dit le cambrioleur.

Oh, shit !