Épisode 52 – La bataille finale
Épisode 52 – La bataille finale Pour être honnête, leur arrivée m’est des plus prévisibles. Je savais pertinemment qu’ils viendraient à un moment donné. Et il s’avère que ce soir est l’occasion tant attendue d’être confronté à ce fameux Shado. Quand une multitude de coups de feu retentit, c’est carrément le chaos total. Les gens se poussent, crient et pleurent. Tout est incontrôlable. Plusieurs personnes se font piétiner tandis que d’autres se font violemment bousculer. Je balaye rapidement les alentours du regard jusqu’à me rendre à l’évidence que Wayne est introuvable. Où est-il ? Je n’en ai aucune idée. Mais, ceci n’est pas le plus important : il faut que je trouve un moyen de ne pas me faire attaquer par un des Outsiders. Certes, je sais me battre, mais ce n’est pas pour autant que je compte me livrer à un combat avec l’un d’eux. Je ne suis pas si suicidaire que ça ! — Elle est là ! Une voix masculine résonne. Et quelques paires d’yeux se braquent sur moi. Ceci ne présage rien de bon… Lorsqu’un type se dirige à mon égard, je devine immédiatement ses intentions malveillantes. Je souffle profondément, avec la ferme intention de me défendre comme il se doit. Et là, brusquement, mon potentiel ennemi fut victime d’un coup-de-poing si violent que son corps a été projeté au sol. L’auteur de ce coup phénoménal n’est autre que Brendon. D’ailleurs, celui-ci s’oriente vers moi et s’attaque à un homme qui espérait se jeter sur moi. Oh, merde. Il faut que je sois plus attentive ! — Fais attention, ils peuvent être de partout. Lance Brendon en s’adressant à moi. Et il vaut mieux que tu ne paniques pas, sinon ces salopards vont en profiter. J’acquiesce vigoureusement de la tête, légèrement étonnée que ça soit lui qui me donne des conseils pour ne pas crever. Qui l’eut cru ? Le garçon impulsif et provocateur que j’ai rencontré à la cafétéria après avoir renversé mon plateau-repas sur son tee-shirt préféré est actuellement en train de m’aider. Tout ça me paraît insensé, et pourtant… Ceci est bel et bien réel. Soudain, un cri strident s’émerge des cordes vocales d’un gars dès lorsque Brendon lui inflige une frappe dans les parties intimes. Alors que je commence à me battre avec un garçon à la carrure particulièrement imposante, mes mouvements de défenses m’ont été d’une grande utilité. Lorsque mon adversaire fait preuve d’un instant d’inattention, j’en profite aussitôt pour l’asséner d’une attaque au niveau du creux de sa joue. Justesse et précision. Il gémit, murmure des mots incompréhensibles, tandis que j’entreprends une torgnole suivie d’un choc brutal dans son abdomen. Il se cambre de douleur. Mes jointures sont pigmentées d’une couleur rougeâtre étant vraisemblablement causée par la férocité de cette lutte. Un second adversaire s’avance vers moi : et presque directement, je lui décroche un ardent crochet du droit. Sa tête virevolte. Tandis qu’il manque de tomber à la renverse. Un doux mélange d’exaltation s’immisce en moi. Grâce aux combats, je parviens à évacuer mon stress avec une rapidité renversante. Lorsque je suis sur le terrain, mon esprit se déconnecte complètement. J’ai l’impression d’être une autre personne : plus forte, plus perspicace. Et j’adore ça. Un filet de sang s’échappe des voies nasales de mon concurrent, accompagné d’un lot de supplice venant de sa bouche ayant les lèvres légèrement amochées. Je ne cède pas. Il est hors de question que je flanche. Ça n’est pas envisageable. Du bout de mes bottines, je heurte son visage – puisqu’il est actuellement à terre. — Salope… Crache-t-il avec mépris. — Ta gueule, connard. ET BAM ! Il se prend une énième raclée de ma part. En vue des blessures qu’il a endurées, ce dernier tombe dans un état proche de l’inconscience. Son corps est inerte. Mais, les élévations de son torse à chaque respiration me signalent qu’il est toujours en vie. Alors que je m’apprête à le torturer davantage avec mes provocations physiques, son ami vient à la rescousse. Je roule intentionnellement des yeux, plante mes yeux dans les siens et dis : — Oups. C’était ton pote, non ? Déclaré-je en manquant de tact. Il grogne, manifestement énervé par ma remarque. Comme prévu, il tente de me porter atteinte en bondissant son poing : mais, malheureusement pour lui, j’arrive facilement à l’esquiver. Étonné et confus par la promptitude des événements, ses idées ne sont pas claires. C’est alors que mes phalanges entrent en collision avec sa tempe. Enfin, bon. Trêve de détail. Tout ce que vous avez à retenir, c’est que dès à présent, ce crétin s’est effondré lamentablement au sol et que je me tiens face à Terence. — Où est Wayne ? Interrogé-je rapidement en scrutant attentivement les alentours. — Ah, euh… Il est là-bas, avec Shado. Annonce-t-il en me désignant l’arrière d’un hangar se tenant au loin. Je te conseille de ne pas… Il n’eut pas le temps de finir que je suis déjà partie en direction des deux fameux chefs de gang d’UnderGlade. Autant vous dire que cette phrase sonne totalement insensée ! Étant donné que je cours à toute allure, il ne m’a pas fallu beaucoup de temps pour atteindre l’endroit se déroulant la confrontation. À mon plus grand étonnement, ces deux-là n’ont pas de public. En fait, c’est plutôt le contraire. Ils sont seuls, loin des regards parasites des autres. Ainsi, ils peuvent régler leur compte en gardant une certaine forme de confidentialité. Dès l’instant où Wayne remarque ma présence, un visage de stupéfaction se fige sur son visage. — Qu’est-c’tu fous ici, Early ? — À ton avis ? Enrichis-je avec une lassitude sidérante. Il s’approche de moi, quitte à laisser de côté le grand et redouté Shado. D’ailleurs, celui-ci détient l’apparence typique d’un membre de la mafia italienne. — Il faut que tu t’en ailles. Dit Wayne en faisant preuve d’un sérieux déconcertant. Appelle Seth pour qu’il te ramène au QG, d’accord ? — Ok. Soufflé-je, à contrecœur. J’aurais voulu rester ici : mais lorsque je me souviens qu’à l’heure actuelle, Willow est en train de s’ennuyer en compagnie de Glen et Parker, la
Épisode 51 – Seconde course de voiture
Épisode 51 – Seconde course de voiture ✽✽✽ Plusieurs semaines se sont écoulées : et à présent, mes entraînements ont diminué en intensité. Je suis arrivée à un stade où mes techniques de combats sont approximativement correctes. En d’autres termes, je suis prête à me battre. Certes, ma force n’est pas égalable aux membres des Night Warriors, mais ceci importe peu. Lorsque je me rends pleinement compte de mes progrès suite à des heures et des heures de torture, une part de moi est optimiste à l’idée d’être confrontée aux Outsiders. La peur qui me gagnait vis-à-vis d’eux s’est complètement estompée. Croyez-le ou non, j’ai véritablement changé. Apprendre à encaisser des violentes frappes m’a fait réaliser d’innombrables choses telles que le fait qu’à partir du moment où j’ai commencé à m’entraîner : ma vie prendra une tout autre tournure. Je vais devoir être face à des situations effrayantes. Et honnêtement, cela ne me dérange pas. J’ai toujours voulu vivre des moments trépidants : or, désormais, il est évident que mon quotidien ne sera pas si banal qu’autrefois. — Hé oh, Early ! Reviens sur terre. Signale Kayden en secouant frénétiquement sa main sur mon visage. — Hein, quoi ? Dis-je en regardant instantanément autour de moi. Les courses ont déjà commencé ? — Nah, pas encore. Les voitures ne sont même pas sur la ligne de départ. Informe-t-il tandis que je souffle en signe de soulagement. Aussitôt, je me mets à analyser les environs étant assez glauques. Des fumeurs demeurent en abondance, ainsi que des véhicules constitués principalement d’un moteur performant. Comme vous pourriez peut-être le deviner : je me retrouve dans un espace se déroulant des courses de voitures. C’est exactement le même endroit dans lequel je m’étais rendue quelques mois plus tôt en compagnie de Heather. Vous vous en souvenez ? Les Outsiders étaient venus à l’improviste pour attaquer Wayne ! C’est certain que cette soirée restera à jamais gravée dans ma mémoire. Tout ceci me semble à une époque si lointaine, et pourtant, ça n’est pas le cas. Seulement près de trois mois sont passés. Ce n’est pas si long. — Au fait, tes parents s’entendent bien ? Interroge Kayden avec un enthousiasme presque sidérant. — Ouais ! Même si leurs retrouvailles étaient assez tendues, ils semblent avoir réglé leur différend. Ma mère passe beaucoup de temps chez moi, ça me fait trop bizarre. Répondis-je en remarquant que Terence et un gars baraqué se dirigent vers nous. Quand les deux garçons se tiennent à une distante approximativement convenable, Terence n’hésite pas une seconde à prendre la parole : — Oh, Early ! Je te présente Keidge. Il voulait à tout prix te rencontrer. Ledit Keidge me gratifie un sourire, et je fis de même. La dernière fois que je suis venue dans ce lieu assez austère, c’était dans l’unique but de trouver cet homme-là, face à moi. Contrairement à mes idées reçues que je m’étais faites de lui, il est beaucoup plus grand et robuste que dans ma tête. Malgré ses airs de malabar plutôt terrifiant, il semble sympathique. Ceci est paradoxal, non ? Même si au début, ça a été difficile de lancer une conversation, cette courte discussion fut assez plaisante. Keidge semble être un gars extrêmement charmant ! Puisque nous avions une bonne entente, je parviens facilement à déceler l’agacement de Wayne : communément appelé, la jalousie. Il est vraiment incorrigible pour se mettre dans un tel état, sous prétexte que je parle à une personne participant à la gent masculine ! Et puis, il faut savoir que Keidge est un homme marié détenant vingt ans de plus que moi. Autrement dit, il a trente-huit ans ! — Au fait, tu es très jolie ! Me complimente Keidge. Cette remarque provoque les murmures inaudibles de Wayne. Cependant, bien que ses mots soient d’une sonorité minimale, je parviens à comprendre que ces marmonnements sont des injures. Venant de lui, c’est totalement normal. Je lui donne un discret coup de coude, avant de remercier gentiment Keidge. — Les courses vont commencer ! S’exclame Seth avec euphorie. Wayne et Early, vous êtes prêts ? Comme animée par une profonde avidité de sensation forte, je secoue vigoureusement de la tête. Même si je connais parfaitement des conséquences irréversibles que pourrait causer un accident de voiture, je me rue en grandes enjambées vers le véhicule de Wayne afin de me placer dans la place du copilote. Mon cœur tambourine violemment ma cage thoracique. Pendant ce temps, des petits crépitements dans mon ventre apparaissent, suivit d’une multitude de tressaillements se propagent le long de ma peau. Mon regard se pose sur mes doigts étant tremblotants par l’adrénaline qui coule en abondance dans mon organisme. De l’angoisse, du stress, de l’excitation et de l’appréhension résument parfaitement mes ressentis à cet instant précis. Dans ma tête, je ressasse tous les moments stressants auxquelles j’ai été confrontée à UnderGlade. Jusqu’à me rendre compte que le sentiment qui gagne actuellement est différent des autres. Certes, je suis anxieuse : mais cette fois-ci, j’éprouve une forte réjouissance lorsque j’entends le grognement du moteur. Une certaine crainte prend possession de mon corps à une vitesse grandiose. Allez Early. Inspire, expire ! — Tu n’as rien à craindre. Me rassure Wayne, d’une manière calme et posée. Je suis là. Sa voix me donne des frissons : elle reste ancrée dans mon esprit et se répète sans fin. Mon état d’inquiétude se stabilise. Et une jolie blonde se place devant la lignée de voiture. Lorsque cette dernière lève son foulard en l’air : le suspense est à son comble. Quand le tissu blanc entre en contact avec le sol, tous les véhicules s’empressent de démarrer. Plusieurs d’entre eux ont fait un mauvais départ, de ce fait, nous avons de l’avance sur eux. Le paysage défile à une rapidité fulgurante. Tandis que mon corps est carrément en effervescence. C’est purement génial. Wayne réussit de justesse plusieurs virages, et parvient à devancer une bagnole noire. L’agitation, les cris de joie et des enchaînements d’éclats de rire. Les gens doivent certainement nous prendre pour des fous
Épisode 50 – Détermination
Épisode 50 – Détermination C’est le choc. Je ne m’attendais absolument pas à une telle annonce. Mes membres s’anesthésient presque immédiatement. Je suis persuadée que ceci une mauvaise blague. Je ne veux pas retourner à Bloomsworth. Cette possibilité m’est totalement résiliée de mon esprit depuis près d’une semaine. C’est inconcevable que je parte d’UnderGlade : je n’en ai nullement envie ! — Non. Je reste ici. Déclaré-je avec une grande conviction. — Quoi ? Mais, mais… Je pensais que tu trouvais cet endroit dangereux ! Rétorque-t-il, complètement sidéré par mon refus. — J’ai changé d’avis. Mon manque de tact me surprend énormément. Mon ton est sec, ainsi qu’intransigeant. Et puis, tu envisageais de partir sans maman ? Visiblement, mes mots ne l’ont pas laissé indifférent. Mon père est pratiquement paralysé. Il me regarde d’une manière indéchiffrable, et finit par répondre à ma question. — Oui. Bien que j’aie déjà songé à cette réponse, ceci reste tout de même en travers de ma gorge. Je n’arrive pas à croire qu’il abandonne. Après tout, la principale raison pour laquelle nous sommes venus ici était dans l’unique but de retrouver ma génitrice. Mon paternel ne s’est même pas donné les moyens d’atteindre son objectif. Il a seulement baissé les bras, comme un lâche. Je présume que la lâcheté est une affaire de famille ! Je soupire bruyamment. Devrais-je lui dire que j’ai déjà rencontré ma mère ? Il le faudrait. Je suis curieuse de voir sa réaction. — Est-ce que tu sais qui est le conducteur de la voiture avec des rayures blanches ? Je demande, tandis que mon père fronce des sourcils. Ma question semble être hors sujet en vue de la situation, pourtant, ce n’est pas le cas. — Bah… Le voisin d’en face, non ? — Faux. C’est elle. Depuis tout ce temps, elle était là. Dis-je calmement, pendant ce temps, les Perkins restent en retrait. Et c’est grâce à elle que les Outsiders ne m’ont pas tué. — ATTENDS QUOI ? S’écrie-t-il en écarquillant les yeux. Comment ça s’fait qu’un gang veuille ta mort ? — Techniquement, deux gangs voulaient me tuer. Et crois-moi, c’est une longue histoire… Alors, laisse tomber. Grommelé-je avec une lassitude déconcertante. Ma détermination m’a permis à convaincre mon père. Bien qu’aux premiers abords, il fut réticent à l’idée de me laisser continuer à dormir dans la base secrète des Night Warriors : notre négociation a porté à ses fruits. En effet, sa réponse a été positive. Tout s’est parfaitement bien passé, à quelque détail près, bien évidemment. Étant de nature méfiante, mon père a indirectement menacé Wayne. Mais, bon ! Ça aurait pu être pire, non ? ✽ ✽✽ Lorsque l’on arrive dans la vieille maison délabrée dont j’avais l’habitude de dormir avant que je ne vienne dans le QG, les yeux de mon père analysent les moindres détails de toutes les pièces. Après tout, ça faisait un moment qu’il n’était pas venu ici. — Elle va bien ? Me demande doucement mon père. Il ne prend pas le temps de me regarder, puisqu’il est beaucoup trop obnubilé par les lieux ayant légèrement changé. Il faut savoir que lorsque les Outsiders et Night Warriors se sont confrontés, plusieurs vases n’ont pas été épargnés par cette lutte féroce. Malgré le fait que la question de mon paternel n’est pas des plus explicites, je parviens à deviner qu’il fait référence à ma mère. Ça me fait encore tout drôle de l’appeler ainsi. — Oui, tu n’as pas à t’inquiéter. Je souris timidement, avant de reprendre la parole. Je pense qu’il serait temps que je parte, il est presque que dix-neuf heures passé. — Tu ne restes pas pour manger ici ? Il fronce les sourcils, pendant que je remarque que Wayne et Willow se tiennent vers la porte d’entrée. — Non, ça va aller. Mon père paraît déçu, mais finit par acquiescer vigoureusement de la tête. J’aurais aimé pouvoir passer plus ample de temps en sa compagnie, mais je ne peux pas. Il faut que je m’entraîne. Et il n’est pas question que je prenne une soirée de repos. C’est primordial que je puisse acquérir à la perfection mes techniques de combats. Je veux être suffisamment expérimentée lorsque je me retrouverai face aux Outsiders. C’est inconcevable que ça ne soit pas le cas. Je ne veux pas revivre le moment où ils ont failli me tuer. Plus jamais. Lorsque l’on fait irruption dans l’enceinte du QG, je remarque que les Night Warriors sont déjà là-bas, tous, sans exception. Par ailleurs, désormais, il m’est facile d’attribuer un nom à chacun. Car, tout de même, ça fait beaucoup de prénoms à retenir ! De manière presque instantanée, une odeur enivrante de pizza me parvient jusqu’à mes narines. Actuellement, mon ventre crie famine ! Sans plus tarder, je m’empresse vers la table pour atténuer mes gargouillements, suivis de près de Willow. — Bon, c’est parti pour les entraînements ! Plus tôt on commencera, plus tôt on terminera cette séance de torture. Lance Parker avec conviction. Je me dépêche de finir mon repas, et bois une gorgée d’eau. Pendant ce temps, les gars se sont tous dirigés dans la salle de sports à l’exception de Kayden et de Glen : ces derniers sont plutôt expérimentés dans la médecine que dans l’art du combat. — Tu devrais attendre quelques minutes avant de te lancer, sinon tu risques de tout dégueuler. Me conseille Kayden, et j’acquiesce vigoureusement de la tête. Après plusieurs instants de digestion, je me dépêche pour commencer mon entraînement intensif. Ce sera la deuxième fois de la journée, et croyez-moi, ce n’est pas une partie de plaisir ! D’horribles courbatures se manifestent dans chacun de mes membres, mais malgré tout, j’essaye de mimer une expression neutre. — Tu es prête ? Fit soudainement Wayne en me surprenant par derrière. — Absolument ! Dis-je alors que l’on se dirige vers les mannequins de combats. D’un regard noir, je toise intensément ma cible. Mon sang afflue à même point. Tandis qu’un silence gouverne les environs. J’en viens à déduire que les gars ont arrêté leur séance de sports en pensant probablement que je vais frapper lamentablement sur ce mannequin en
Épisode 49 – Entraînement
Épisode 49 – Entraînement ✽✽✽ Je suis littéralement morte. Seigneur, je n’en peux plus ! Pourquoi est-ce que je prends des décisions aussi hâtives, sérieusement ? Pouvoir me battre. Bah, voyons ! Ma conscience n’arrête pas d’éclater de rire. Je suis faible. Et tout le monde le sait. — Encore dix pompes, et on s’attaque aux mannequins de combats. Signale Wayne d’un ton autoritaire. — B..Bordel, tu veux me tuer ou ça se passe comment ? Arrivé-je à dire en restant allongée à plat ventre sur un tapis de sport. Wayne s’avance vers moi et se met accroupi. Un sourire mesquin honore son visage tandis que je grogne en remarquant qu’il se fout clairement de ma gueule. Je vais le tuer : ça, c’est sûr. Je suis en train d’agoniser, et lui, il se marre ! Saleté de Perkins. Ugh. — Je t’avais dit que ce serait difficile. Rétorque-t-il afin de sous-entendre qu’il avait parfaitement raison depuis le début. Maudit soit-il. Tu veux qu’on arrête tout ça ? Il est hors de question que j’abandonne maintenant ! Ça fait plus d’une semaine que ces entraînements intensifs ont commencé, et je ne suis pas près de détruire à néant tous mes efforts. Je dois devenir plus forte : quoi qu’il puisse arriver. C’est mon seul et unique but. Ainsi, les Outsiders ne pourront plus me faire de mal. Et ma vie ne sera plus en danger. Je ne veux plus me retrouver face à eux en me disant que c’est la fin, et que mes forces ne sont pas à la hauteur. Je veux prouver que je peux le faire. Croyez-moi, c’est la première fois de ma vie que je suis autant déterminée. — Laisse-moi trente minutes de repos, et on reprend. Déclaré-je en me levant pour pouvoir le faire face. Soudainement, ce dernier dispose ses deux mains sur les deux extrémités de mes hanches pour être apte d’approcher ma taille contre lui. Nos corps se trouvent à une distance presque inexistante tandis que je scrute chaque détail de son somptueux visage. Il me regarde avec incandescence, comme animé par un désir naissant. — Tu n’as pas à te donner tant de mal, Early. Chuchote-t-il doucement. Son souffle chaud s’écrase sur ma joue provoquant le changement de couleur de mes pommettes désormais, légèrement empourprée. Ce n’est pas grave si tu ne n’arrive pas à te battre… Et c’est reparti… À chaque fois, c’est le même rituel. Il va essayer de me dissuader de vouloir poursuivre ses entraînements, sous prétexte que ma santé pourrait potentiellement être aggravée. Sachez que les exercices de combats de Wayne Perkins sont pires que de la torture ! C’est pourquoi il insiste tant à ce que j’arrête. — Si, c’est très grave ! Imagine-toi si les Outsiders viennent, et que tu n’es pas là. Qu’est-ce que je fais moi, hein ? J’ajoute avant de soupirer longuement. — Putain, mais arrête de te soucier de ça ! Aucun de ces enfoirés ne viendra te faire chier, d’accord ? Dit-il en haussant légèrement le ton. Notre étreinte prend fin, signalant un conflit imminent. Tu as confiance en moi, oui ou non ? — Bien sûr que j’ai confiance en toi, mais ça n’a rien à voir ! J’en ai marre de ne pas pouvoir me défendre, ce n’est pas compliqué à comprendre, merde ! Enfin bref. Je vais prendre une pause. Grogné-je avant de me diriger vers la pièce principale, mais Wayne m’en empêche en saisissant mon bras. — D’accord, d’accord. J’ai compris… Souffle-t-il en roulant des yeux. Les entraînements continuent, mais à condition que je puisse te donner des exercices plus faciles. Tu n’es qu’une débutante, alors être coacher comme les autres gars, ça peut être dangereux. Aussi aimant soit-il, il ne peut pas comprendre mes convictions. Je n’ai pas envie d’avoir un traitement de faveur, car je suis une fille – ou bien, que j’entretiens une relation avec lui. Je veux subir les mêmes souffrances que les membres des Night Warriors. C’est de cette manière que je deviendrais plus forte. Et plus combattante. Car, c’est simple : je dois passer par la douleur pour réussir à me battre. Il faut seulement que je me donne les moyens d’atteindre mon but, même si pour ça : mon propre sang doit couler. C’est dans ces pensées presque masochistes que je me dirige vers la pièce centrale pour rejoindre le canapé. Willow est là, installée sur un fauteuil, face à une chaîne de dessin animé. Lorsqu’elle remarque ma présence, celle-ci se retourne immédiatement vers moi. — Vous vous êtes disputés… à cause de moi ? Demande-t-elle timidement. — Non ! Bien sûr que non. Répondis-je instantanément en m’asseyant sur le divan, à proximité d’elle. Qu’est-ce qui te fait dire ça ? Elle hésite quelques secondes, tandis que j’éteins la télévision. — Je… Je sais pas. Marmonne-t-elle doucement avant de sangloter légèrement. Mais, qu’est-ce qui lui arrive ? Je m’approche d’elle en découvrant que ses joues sont rosies, et que des larmes chaudes brouillent ses yeux verts. C’est assez inquiétant. D’autant plus qu’elle n’est pas vraiment dans un état de santé stable. Après tout, elle vient de sortir d’un coma artificiel depuis bientôt deux semaines. Si Wayne n’avait pas menacé les médecins : je pense qu’elle serait encore à l’hôpital à l’heure actuelle. — Tu veux un verre d’eau ? Proposé-je, prise de panique. Je ne sais vraiment pas pourquoi je suggère toujours ça dans des moments critiques ! Ça reste encore un mystère non résolu. Willow hoche négativement de la tête. Pendant ce temps, ses larmes redoublent d’abondance. Qu’est-ce que je fais ? Étant donné que je suis fille unique : m’occuper des enfants n’est pas vraiment ma spécialité. Mais alors, pas du tout ! Mon angoisse augmente en flèche. Il ne faut pas que j’agisse en étant paniquée. Avec tout ce qui s’est passé, il vaudrait mieux que je me calme. — Tout va bien Willow, ne pleure pas. Dis-je afin de la rassurer, mais en vain. — Je ne veux pas que tu partes comme maman… Sanglote-t-elle à voix basse pour que je sois la seule à entendre. Sinon, Wayne sera triste. Et je ne veux pas qu’il soit triste. Mes
Épisode 48 – Early poignarde Wayne
Épisode 48 – Early poignarde Wayne À cet instant précis, mon sang-froid s’est totalement dissipé. Je suis apeurée, terrifiée, horrifiée. En bref. Un sentiment de peur est devenu maître de mon âme jusqu’à causer des effets néfastes sur mon état mental. Les premières secondes qui ont suivi : je dois admettre que mon esprit était persuadé que je venais d’achever mon dernier souffle. Et pourtant, aussi absurde soit-il, ce n’est pas le cas. Mon cœur ne s’est pas arrêté. Bordel. Je suis vivante. Mais, comment ? J’ouvre les paupières – s’étant fermées lors du coup de feu, et découvre que Nate est blessé. Une balle a transpercé son bras, provoquant l’apparition d’un liquide rougeâtre en abondance. À ses côtés, quelques-uns de ses acolytes ont subi le même sort. — Putain ! Allons-nous-en ! Ordonne un homme baraqué, et certaines personnes acquiescent en signe d’approbation. Et là, mes ravisseurs s’éloignent de moi. Je suis complètement perdue. Notamment à cause de la rapidité des événements, mais aussi, de la gravité de la situation. Les Outsiders viennent de se faire attaquer. Mais, par qui ? Une hypothèse s’abat brutalement dans ma tête : les Night Warriors. Non. C’est impossible. C’est alors que je sors de mes pensées en voyant la voiture à rayures blanches s’approcher de moi. Je reste sans voix. C’est le conducteur de ce véhicule qui m’a sauvé la vie. Ça sonne comme une évidence. La portière s’ouvre tandis que mon rythme cardiaque s’affole. Le suspense est abominable. Ma respiration se bloque. Et mes membres s’immobilisent. Quand j’aperçois son visage : c’est comme si le monde s’écroule. Je ne peux pas y croire. Putain de merde ! C’est un rêve. Ça ne peut pas être réel. J’hallucine complètement. — Maman ? Ma voix est presque inaudible. Ma conscience est persuadée qu’elle n’est autre qu’un songe. Cette femme ne peut pas être là, face à moi. Je me lève difficilement, pendant ce temps, elle s’approche à mon égard. Ma mère, à quelques mètres de moi : j’en ai rêvé depuis si longtemps que ceci me paraître presque illusoire. C’est alors que tout me revient en tête, comme un déclic : elle a toujours été là, en fin de compte. Étant donné que c’est elle, la conductrice de cette voiture suspecte qui me tourmentait encore et encore. Dès mon arrivée ici, ma mère était là. Et je n’en avais aucune idée. Cette révélation a l’effet d’une claque. Wow. C’est du moins inattendu. — Entre dans la voiture, Early. Dit-elle calmement. Je dois t’emmener dans un lieu sûr. Elle avance. Mais, sans me rendre compte, je recule immédiatement. Je suis encore en état de choc. — J-Je… Il m’est difficile de dire une phrase approximativement correcte, tant sa présence me bouleverse. Pourquoi ? Cette question n’est pas très explicite, je dois l’avouer. C’est pourquoi je reprends, une nouvelle fois. Pourquoi n’es-tu jamais revenue ? Elle, qui plus est, ma mère, se stoppe instantanément à l’entente de mes propos. — Il faut que tu montes dans le véhicule. Les Outsiders peuvent revenir d’une minute à l’autre avec plus de renfort. Sa mâchoire se contracte, et son anxiété semble s’être augmentée. — Tu n’as pas répondu à ma question. Dis-je fermement, bien que la tonalité reste basse. Je suis avide de savoir le pourquoi du comment : là, maintenant. J’ai été dans l’ignorance pendant trop longtemps. Il me faut des réponses : c’est quasi-viscéral. — Il me reste une mission que je dois accomplir, voilà la raison pour laquelle je suis toujours ici, à UnderGlade. Affirme-t-elle en regardant les alentours. Maintenant, il faut qu’on y aille. J’hésite quelques secondes. Lorsque j’entends des cris, au loin, je cède et finis par entrer dans la voiture noire à rayures blanches. Je me place sur le siège du copilote. Quant à elle, cette dernière s’installe sur le côté conducteur, avant de démarrer rapidement le moteur. Je reste silencieuse, bien que des tonnes de questions me tourmentent l’esprit. On s’aventure dans les profondeurs d’UnderGlade, dans une atmosphère palpable. Notre situation est maladroite. J’ai tant de choses à lui dire que je ne dis rien, étant donné que la sélection des sujets de conversations est plutôt longue. Dans ma tête, tout se mélange. J’ignore par quoi commencer. Sa présence au sein de ma vie a été inexistante. Elle n’a jamais assisté à mes premiers pas, mes premiers mots, ainsi que mes premières chutes. — Tu ressembles beaucoup à ton père. A-t-elle déclaré en brisant le silence. Je me contente de hocher positivement de la tête. Après tout, que devrais-je dire ? Aucune idée. Voyant mon manque de communication, elle continue de prendre la parole. D’un côté, ça me rassure. — Je sais que ça doit être un choc de me voi… — Ouais, ça l’es. Ajouté-je en la coupant la parole. Je pensais pendant de nombreuses années que tu étais morte. Une chance que j’ai découvert sa captivité avant ce soir. Sinon, j’aurais sûrement fait une crise cardiaque en la voyant, ou un truc dans l’genre. C’est une bonne chose à savoir. — Je vois… Elle me dit, tandis que je commence à regarder les alentours. Étrangement, le panorama m’est familier. C’est assez perturbant. Je ne suis pas ordinaire d’UnderGlade, alors comment se fait-il que cela soit possible ? Mon regard ne détache plus cette route s’étendant à perte vue, étant entourée d’une forêt. Je deviens déraisonnable. C’est illogique que je puisse connaître cet endroit. — Où va-t-on ? Demandé-je en fronçant les sourcils. Tout ceci m’intrigue énormément. — Il me semble que tu es proche de Wayne Perkins, non ? Instinctivement, je manque de m’étouffer par ma propre salive. QUOI ?! Mon ouïe disjoncte carrément. Elle ne vient tout de même pas de mentionner Wayne. La folie que j’éprouve est intense et constante. Je suis cinglée, au bord de l’enfermement. Je garde un air béat, prête à flancher de façon imminente. Il est flagrant que je suis prise aux dépourvues. Apparemment, elle ne le remarque pas. En effet, son regard est toujours rivé sur la route. — C’est assez compliqué… Répondis-je avec hésitation. Mais, quel est le
Épisode 47 – Le retour des Outsiders
Épisode 47 – Le retour des Outsiders ✽✽✽ Quatre jours. Je suis proche de la paranoïa depuis près de quatre putains de jours. Le temps semble s’être ralenti jusqu’à en devenir interminable. C’est presque insoutenable. Ma santé s’aggrave, ainsi que mon état mental demeurant émotionnellement instable. Un insignifiant bruit. Et mon cœur tambourine violemment contre ma cage thoracique, tandis que je m’imagine les pires scénarios. Je déteste cette émotion d’angoisse, forte et intense qui me ronge considérablement de l’intérieur. Assise sur une chaise, dans la cuisine, je regarde attentivement les alentours avec méfiance. Le spray de lacrymogène de Levi se tient à ma portée. Bien que je sais pertinemment que cela ne servirait à rien, si jamais les Outsiders ou les Night Warriors avaient le malheur de débarquer à l’improviste : ça me rassure un minimum. Je suis parfaitement consciente que rester dans cette maison est comme attendre mon dernier souffle, mais je n’y peux rien. Partir d’ici : ce n’est pas envisageable. Je n’ai pas le courage, ni la volonté de mettre à exécution ma fuite. En effet, je suis une peureuse. Et je l’avoue, bien que j’aurai préféré ne pas l’être. Mon souhait depuis que j’ai mis un pied dans cette ville est toujours d’actualité… Je ne sais pas si vous vous en souvenez, mais il s’agissait d’être en mesure de me battre, de supporter la vue du sang, d’avoir des moments trépidants et d’arrêter d’être sentimentale ainsi que crédule. Or, ceci n’a pas vraiment été le cas. Je suis toujours cette fille naïve qui s’est amusée à mémoriser les cartes de Google Earth par cœur à la place d’affronter la réalité du monde extérieur, même si cela suscite encore un bon nombre des réflexions. Parfois, je me demande quel serait mon destin si je n’avais pas écrasé Willow. Serais-je différente de maintenant ? Je veux dire… même si une part de moi est restée intacte depuis le début, une autre part de moi est complètement transformée. J’ai appris de mes erreurs. Et j’ai aimé une personne : chose que je n’ai jamais réellement faite auparavant. Je ressens l’étrange sentiment que ma vision du monde est dissemblable à celle d’avant. Dorénavant, je sais que la réalité est injuste. Soudain, une vibration provenant de mon portable retentit. C’est un message de Levi. « Alors, tu es prête ? 🙂 » Étant donné que ma situation est critique, Levi a eu la gentillesse de m’inviter chez elle, ce week-end. Actuellement, nous sommes vendredi soir. Il serait donc temps que je me rende dans sa demeure se trouvant non loin d’ici. D’après elle, ce court séjour permettra de me sentir mieux puisque sa maison est beaucoup plus sécurisée que la mienne. Je pianote sur l’écran de mon portable pour répondre à son message. « Oui ! Je ne vais pas tarder à y aller. » Envoyé ! Un faible sourire se dessine de mes lèvres. Je range mon cellulaire dans la poche de mon jean, et m’avance vers le salon se tenant mon sac ayant le strict nécessaire. Avec des pensées plus ou moins positives, j’éteins les lumières et franchis un pas dans le seuil de la baraque. Et comme d’habitude : je ferme la porte à double tour. Un profond soupir s’échappe de mes lèvres. C’est alors qu’un vent glacial me balaye énergiquement. Cette froideur soudaine me rappelle que je ne suis pas sortie de chez moi pendant ces quatre derniers jours. Bref. Arrivée près de ma voiture, je range rapidement mon sac dans le coffre et m’oriente à pas assuré vers la portière du siège conducteur. « Elle était sur le point d’entrer dans sa voiture quand nous sommes arrivés. » Ce sont les paroles de Wayne. Pourquoi est-ce que je pense à cela mainte… ? Et là, une personne tira sur le capot de ma voiture. OH MON DIEU. J’émis un cri aigu suivi d’un sursaut à la découverte de l’impact de balle sur mon véhicule. Par pur réflexe, je m’empresse immédiatement de regarder l’auteur de ce coup de feu. C’est là que les vois. Une dizaine d’hommes, avide de violence. Non. Ce ne sont pas les Night Warriors. J’en suis certaine. Ça ne peut être que les Outsiders ! Je savais qu’ils allaient venir, merde… En vue de la gravité de la situation, je me dépêche de courir à toute vitesse. L’obscurité règne les alentours étant désertique. « Il faisait nuit, à ce moment-là. Personne ne sortait de chez eux. » — À l’AIDE ! S’IL VOUS PLAIT ! AIDEZ-MOI ! Crié-je inlassablement en n’osant pas me retourner. « Mais malgré tout… elle criait. Encore et encore. » Mon rythme cardiaque est à une vitesse plus que malsaine, tandis que je me fais violence de ne pas trébucher. Il ne faut pas que je flanche, surtout pas. Sinon, c’est la fin. Mes émotions sont complètement chamboulées. Bien que j’ai dû vivre des moments terrifiants au cours de ces deux mois passés ici, je n’ai jamais eu autant peur de toute ma vie. Je suis épouvantée. Entièrement. Des larmes menacent de brouiller ma vue, mais je me retiens aussi fort que je peux. Il ne faut pas que je cède à l’envie de pleurnicher. Ce n’est pas le moment ! Ma tête tourne furtivement : les Outsiders semblent plus que déterminer. Oh, non. Ça ne peut pas finir comme ça ! Non. Je ne veux pas. Non. Bon sang, ils sont beaucoup trop nombreux ! « On était une dizaine à la poursuivre. Alors, elle n’avait aucune chance. Pourtant, elle persistait à courir aussi vite qu’elle pouvait. » Mon existence ne peut pas finir comme ça… Il existe tellement de choses que je regrette de ne pas avoir faites ! Je ne veux pas mourir ainsi. — AU SECOURS ! AIDEZ-MOI. Je hurle en sanglotant légèrement. Mes cris de détresse se multiplient. Alors c’est ça que Nevan Hood a ressenti : le sentiment d’abandon. Je suis piégée dans cette fatalité. Ma conscience est persuadée que ma vie s’apprête à s’achever. Mes jambes commencent sérieusement à s’affaiblir. Ce n’est plus question de temps : ça la toujours été. La
Épisode 46 – Vivre ou mourir ?
Épisode 46 – Vivre ou mourir ? Il sait mon secret. Bien que j’aie déjà envisagé cette éventualité, mon cœur a presque failli s’arrêter. Je le regarde attentivement. J’ai toujours appréhendé ce moment : mais jamais, je n’ai anticipé ma réaction. Mes membres sont paralysés. Pendant tout ce temps, j’ai tenté de retarder cette déchéance. Mais, maintenant que la vérité a éclaté au grand jour : tout cela me dépasse. Totalement. Dois-je ressentir de la peur face à ses intentions, ou de la joie de ne plus être dans le déni ? J’en sais rien. — Wayne, je… Commencé-je, mais il me devance. — Tu devrais t’en aller, Early. Dit-il en contractant sa mâchoire. Loin de cette ville. Et loin de moi. — Mais… — Va-t’en. Ordonne-t-il en restant étonnamment calme. — Écoute, c’était un accident ! Dis-je en me retenant de chialer comme une merde. Je m’approche de lui, et instinctivement, il recule. — Putain, Early ! Je t’ai dit de dégager. Affirme-t-il en soupirant de frustration. Cours, maintenant ! Le ton de sa voix est intransigeant. J’hésite quelques secondes. Dois-je partir ? À vrai dire, je n’ai pas vraiment l’embarras du choix. Il faut que je m’en aille pour éviter que la situation ne dégénère. Bien que j’aurai voulu rester ici, auprès de lui : je m’enfuis de l’hôpital à toute allure. Ensuite, j’entre dans ma voiture pour me rendre dans ma demeure, histoire de ne pas rester dans ce foutu parking. Désormais, j’ai l’impression que la route dure une éternité. Les minutes et les secondes s’écoulent d’une lenteur époustouflante. Lorsque je me trouve dans ma maison, tout ce que je fais est de m’avachir sur le canapé. Toutes mes forces sont usées. Je suis complètement épuisée. Le simple fait de penser est un effort considérable. Je passe par toutes les émotions inimaginables. Comment ai-je pu m’attacher à lui à ce point ? Je me redresse du divan et passe une main dans mes cheveux. Bordel. J’ai du mal à retrouver mes esprits. Si je n’étais pas venue dans cette putain de ville : tout aurait été si simple. Maintenant, je suis condamnée à regretter la fatalité de mon destin. Je n’aurais jamais cru qu’en à peine deux mois, ma vie aurait autant changé. Tout ça s’est passé tellement vite : trop vite. Je n’arrive pas à réaliser que ceci n’est pas un rêve – ou plutôt, un cauchemar, étant donné les circonstances de la situation actuelle. Un profond sentiment de solitude s’empare de moi. C’est insoutenable. J’attends, encore et encore. Assis sur le canapé, à regarder dans le vide. Je ne sais plus quoi faire. Une douleur indéfinissable me persécute de l’intérieur, tandis que je reste silencieuse. Mon rythme cardiaque est régulier – du moins, plus pour longtemps. Un fracas de casserole provenant de la cuisine retentit. La fenêtre de la cuisine n’est pas fermée… encore une fois. Je lâche un juron en me rendant à l’évidence qu’un individu vient de faire irruption dans la pièce. Oh, merde ! Ça pourrait être les Outsiders, ou pire, les Night Warriors. Qu’est-ce que je fais ? C’est pas vrai… La poisse. Bon, il faut que je me calme ! Inspire, expire. Avec une discrétion inégalée, je me lève pour m’orienter vers la cuisine. Mon souffle est saccadé, et l’adrénaline monte en moi. Et c’est là que je les vois : Levi et Tyler. — Qu’est-ce que vous foutez ici ?! Demandé-je en soupirant de soulagement. — On voulait te voir parce que tu n’allais pas très bien ce matin… C’était l’idée de Levi, hein ! Affirme Tyler en désignant la petite brune. — Vous auriez pu passer par la porte comme toute personne normale et civilisée, quand même ! Grogné-je en croisant mes bras contre ma poitrine. — Ça, c’était l’idée de Tyler. Minute papillon. Depuis quand ces deux-là se parlent, au juste ? — Euh, vous deux, côte à côte. J’ai raté un chapitre ou… ? Interrogé-je tandis que l’on se dirige vers le salon. — On est ensemble. Sourit Tyler en s’asseyant sur le canapé. OH. MON. DIEU. Je manque de m’étouffer par ma propre salive. C’est une blague, non ? J’attends quelques secondes pour m’assurer que l’un d’eux ne vient pas dire que ceci est un mensonge. Mais, c’est quoi ce bordel ? Un mois avant, Tyler n’osait même pas lui adresser la parole ! C’est officiel, je suis K.O. Je n’y comprends rien. — Bon, bah. J’ai loupé un tome entier dans ce cas. Dis-je en guise de capitulation. Et je peux savoir quand ça s’est passé ? Parce que là, je suis complètement perdue. — C’était pendant la fête d’Halloween, chez Terence. Explique Levi en souriant. Oooh, tout s’explique maintenant. Si je n’avais pas fait semblant d’être évanouie à ce moment-là, j’aurais pu assister à leur réconciliation. Et merde ! Double poisse. — Mais bon ! Ce n’est pas de ça qu’on voulait te parler. Ajoute Tyler avant de continuer. Est-ce que Wayne sait ton secret ? Et là, je me fige instantanément. Comment ça se fait qu’il soit au courant de mon secret ? Personne ne l’est… à part Levi. Putain, elle devait n’en parler à personne ! Ça me fait presque rire. Moi qui avais aveuglément confiance en elle… Oh, shit ! Et si c’est elle qui a dit mon identité à Wayne ? Non. Ce n’est pas possible. Non. Je ne peux pas y croire. — Attends, tu lui as dit ?! Crié-je à l’attention de Levi. — Quoi ? Non, pas du tout ! Je pensais que c’était toi qui lui avais dit ! Admet-elle en levant les bras. — Je l’ai deviné de mes propres moyens. Signale Tyler en contractant sa mâchoire. Levi n’a dit à personne ta véritable identité. — Mais, alors… Qui a dit mon secret à Wayne, dans ce cas ? Dis-je de façon presque inaudible. — Le problème n’est pas là. Il faut absolument que tu partes de cette ville tant qu’il est encore temps. Conseille Tyler, avec bienveillance. Fuir ? À quoi bon. J’en ai assez. Désormais, je suis maîtresse de mon destin, et il est hors de question que je me comporte comme une lâche… encore une fois. Je dois surmonter mes peurs pour avancer. Et m’évader d’ici :
Épisode 45 – La liste noire
Épisode 45 – La liste noire × Early’s head × Le chant des oiseaux est insupportable. Je déteste ça. Malgré tout, je décide de ne pas fermer la fenêtre étant donné que je suis extrêmement exténuée. Continuer à dormir est beaucoup plus agréable. Dans le but d’atténuer ces bruits parasites, j’enfouis ma tête dans mon oreiller. Mes membres sont engourdis, et mes maux de tête persistent. C’est bientôt la fin des vacances de Toussaint. Je suis déjà dégoûtée à l’idée de revoir la tronche de M. Parks. Mon sommeil se prolonge. Désormais, il doit être dans les alentours de treize heures. À contrecœur, j’ouvre doucement les paupières. L’assaut de lumière m’aveugle presque. C’est alors que je me rendis compte que je suis entièrement nue sous ma couverture. Mes yeux écarquillent telles deux soucoupes. What the… ? Et là, des flashs de la nuit dernière me revinrent à l’esprit. Quelle débile ! Comment ai-je pu zapper cela pendant une fraction de seconde ? Lorsque ma vision est parfaitement nette : l’absence de Wayne attire immédiatement mon attention. Oh. Je ne l’ai même pas vu partir… Il s’est vraisemblablement éclipsé depuis un moment déjà, puisque son côté du lit est particulièrement froid. Je me redresse légèrement, tout en baillant, et constate un petit morceau de papier sur la table chevet. Étant de nature curieuse, je ne tarde pas à lire les écrits figurant sur la feuille de couleur blanche. « Je ne pourrais plus venir. Seth et Zack me remplaceront. Désolé. On se voit plus tard. Fais attention à toi. – W. Perkins. » Étrangement, je me remémore instinctivement du moment où lui et moi étions en train de nous échanger des messages. À cet instant, il pensait qu’il parlait à The Wanted, et non à moi. Et d’une manière inexplicable, j’ai l’impression que ces mots sont adressés à The Wanted. Ça paraît fou, mais ses mots semblent tellement froids que cela en devient déroutant. C’est comme s’il était… en colère, ou quelque chose dans l’genre. Je peux notamment voir son mécontentement par l’état de la feuille. En effet, celle-ci est carrément froissée ! Bon… Je dois vraiment halluciner ! Son message n’a rien de malveillant, en fait, c’est plutôt le contraire. Je n’ai pas à m’inquiéter. Tout va bien se passer ! Ça sonne tellement faux, ew… Attendez, cette scène s’est déjà passée auparavant – lors de la veille de la rentrée des classes. ✽✽✽ — Relax, on est bientôt arrivés ! Signale Seth en appuyant vigoureusement sur l’accélérateur. — Les cours ont déjà commencé depuis une vingtaine de minutes. Grogné-je en croisant mes mains contre ma poitrine. Donc, on est en retard. Tout ça à cause de toi, Zack ! Le dit, Zack, lève les mains en signe de capitulation. Je le regarde sévèrement. — Oh, ça va aller ! Ce n’est pas un drame non plus. — Tu plaisantes, j’espère ? La salle de bains est pratiquement inondée par ta faute. Informé-je avant de me replacer correctement sur mon siège passager. — Ça aurait pu être pire. Et c’est en partie de ta faute ! Fallait pas mettre une étiquette : ne pas dévisser. C’est beaucoup trop tentant ! Dit-il en guise de défense, tandis que je me contente de soupirer de frustration. C’est vraiment un cas désespéré, celui-là ! Je vous explique. Zack, ce crétin, s’est rendu dans la salle de bains pour se brosser les dents. Et donc, à un moment donné, son attention fut attirée par un pense-bête qui signalait clairement de ne pas retirer une visse. Con comme il est, Zack a enlevé l’objet en métal. C’est alors que de l’eau a surgi des canalisations. Résultat : nous étions trempés. Pour réparer ce dégât qui n’avait pas lieu d’être, ça a été assez compliqué, mais nous avons tout de même réussi. En bref. Mes cheveux attachés en un chignon négligé sont toujours mouillés, et mes habits n’ont aucune concordance de couleur. Ugh. — Euh, les gars… C’est normal qu’une voiture noire avec des rayures soit en train de nous suivre ? Interroge le conducteur, manifestement intrigué. — C’est rien, t’inquiètes. Dis-je comme si cela était normal. Je commence à avoir l’habitude de voir cette automobile. Seth gare la voiture, et on se précipite pour sortir du véhicule. — Si un gars te fait chier, appelle-nous. D’accord ? Affirme Seth pendant que l’on se dirige dans l’enceinte du lycée. — Sinon, Wayne va nous enterrer vifs. Remarque Zack. Je réprime un sourire. — Écoutez, je sais me débrouiller comme une grande. Alors, vous n’avez pas à vous en faire. Soufflé-je, bien que leurs bienveillances me rassurent. — On sait jamais, hein. Sourit Seth en s’arrêtant dans le hall. Enfin, bref. À tout à l’heure ! C’est sûr ces mots que nos deux chemins se séparèrent. Je déambule dans les couloirs, entre dans ma salle de classe, et fixe attentivement le paysage à travers la fenêtre. Les heures, les minutes ainsi que les secondes s’enchaînent à une vitesse étonnamment lente. L’ennui me ronge considérablement de l’intérieur. Les paroles du professeur m’importent peu. D’ailleurs, à cet instant précis, mon attention n’est pas centrée sur lui, mais plutôt sur un groupe de personnes se trouvant au centre de la cour de récréation. Ils sont en train d’assassiner un pauvre oiseau. Cette scène me donne une impression de déjà-vu. Mon cœur se serre tandis que mon expression faciale reste neutre. Je les regarde, les examine, et fini par détourner les yeux vers mes camarades de classe. Un silence pesant envahit la pièce : étant donné qu’un contrôle a été distribué. Un soupir s’échappe brusquement de mes lèvres. Ceci fut suivi de la sonnerie signalant la fin des cours de la matinée. Comme par habitude, je range mes affaires dans mon sac à dos, et m’oriente en direction de la sortie. Mais avant que je n’aie le temps de franchir un pas sur le seuil de la porte, une main agrippe à mon bras. — Hey, Early ! T’es sûr que ça va ? Tu n’as pas l’air bien. Déclare Tyler, manifestement inquiet. — Il a raison. En plus de ça, ton teint est pâle. Enrichit Levi en s’approchant
Épisode 44 – Feels
Épisode 44 – Feels × Wayne’s head × • Je ne ressens rien. Aucune pitié, aucune joie, aucun regret. C’est pour cette raison que tout le monde me considère comme un être sans-cœur. Et honnêtement, ceci m’importait peu. Puisque, dans un sens, cela était la stricte vérité. Enfin, je veux dire… Je détiens un cœur, ne vous méprenez pas. Mais, c’est juste que je n’éprouvais pas de sentiments affectifs. Je ne l’ai jamais fait, du moins, pas à ma connaissance. Aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours été ce type-là : froid, méprisant et terrifiant. Pourquoi ? C’est simple. Dissimuler mes sentiments, c’est me préserver. Me préserver, c’est m’éloigner de la douleur humaine. Notre devise dans notre gang est la suivante : l’amour est une faiblesse. En tant que leader, mes sacrifices ont été plus importants que les autres, j’ai dû me forger une carapace. Ainsi, la perte d’un proche ne peut plus m’atteindre. Je m’étais mis à l’idée qu’aimer une personne n’apporterait que des choses péjoratives. Par conséquent, je refusais catégoriquement d’être sympathique avec la gent féminine. La plupart du temps, je jouais avec elles en guise de divertissement. Et je dois avouer que c’était amusant, notamment avec Ashlyn. Mais désormais, tout à changer. Bordel. Cette fille a débarqué comme une fleur dans ma vie, pour tout dévaster dans son passage. Tous mes efforts pour rester impitoyable et exécrable. Elle a brisé plusieurs de mes principes, sans que je m’en rende compte. Et elle m’a énervé plus d’une fois. Mais malgré tout, j’arrive à ressentir de profonds sentiments à son égard. C’est la seule personne que je n’effraie pas. En vérité, ça me touche. Énormément. D’habitude, c’était instinctif : dès qu’une fille me voyait, elle avait peur. Mais, ce n’est pas le cas avec elle. Sa personnalité est restée intacte en ma compagnie. Son côté chiant et provocateur persiste même en sachant que je suis un gars vraiment détestable, et émotionnellement instable. Une chose est sûre : j’aime sa vivacité d’esprit, son indépendance, son naturel… Complimenter quelqu’un, habituellement, je ne le fais pas. En fait, je ne l’ai jamais fait. Pourtant, je pourrais passer des heures à lister les qualités et les défauts de son caractère de merde. Je me souviens parfaitement de ma première rencontre avec Early. Ce fut sans préambule, rien, nada. J’en suis encore estomaqué. Dire qu’à l’époque, j’ignorais à quel point cette fille allait me tourmenter. Brendon s’apprêtait à s’en prendre à elle, mais je l’ai interrompu. Ses iris marron étincelaient sur moi, et nos premiers mots se sont échangés. Nous n’étions que des inconnus. Les jours se sont écoulés. Et me voilà en pleine réflexion, à la recherche de ce qu’est la notion du terme amour. Est-ce que j’aime cette fille ? Possiblement. En tous cas, il est indéniable qu’elle ne me laisse pas indifférent. Je ressens le constant besoin de savoir où elle est : par exemple, maintenant. — Le dernier s’est barré, Wayne ! Annonce Seth en s’adressant à moi. — Appelle les autres, on se rejoint tous dans le salon. Dis-je et il acquiesce vigoureusement de la tête. Quelques instants plus tard, tous les Night Warriors se tiennent dans la pièce principale de la maison. Terence et Early sont les derniers à arriver avant que je ne fasse un récapitulatif de cette confrontation entre les Outsiders et nous. Je souffle légèrement. — Les Outsiders ont capitulé… Commencé-je à dire, et certains se réjouissent déjà. Mais, ce n’est pas pour autant que c’est la fin, hein. Ils vont revenir, plus forts, et plus armés. Cette altercation-là n’est qu’un avant-goût ! Ils préparent un plan. C’est certain. Et il va falloir que l’on anticipe cela. À partir de maintenant, ce sera un entrainement intensif, tous les soirs. Ils soupirent, peu enthousiaste face à ma remarque. Ce qui est assez normal puisque lorsqu’il est question d’entrainement avec moi, c’est presque pire que de la torture. Mais, bon. Pour être suffisamment puissant, il faut souffrir. Jusqu’à même, parfois, devoir faire couler son propre sang. Ça n’a rien d’une partie de plaisir, croyez-moi. — Et avec Shado, il est venu ? Interroge Terence en fronçant les sourcils. — Non. Répondis-je, déçu. Il ne s’est pas pointé, encore une fois. — Du coup, qu’est-ce qu’on fait maintenant ? Les Outsiders savent où elle habite. Donc, ils peuvent débarquer d’une minute à l’autre et s’en prendre à elle. Rétorque Carter. — C’est pour ça que je viendrais ici pour m’assurer qu’ils ne viennent pas foutre le bordel. Déclaré-je sereinement. — Mais, si tu es en mission, ou bien que tu n’es pas disponible ? Et à l’école aussi, vu que tu sèches toujours les cours. Ajoute Aaron tandis que certains valident ces propos par des hochements de tête. — Bah, l’un de vous prendra le relais. Annoncé-je comme si cela est évident. On est plus de dix pour protéger une fille, ça ne va pas être compliqué non plus. Vous êtes pour ? Ils répondirent tour à tour positivement suite à ma proposition. Je souris. Peu importe la situation, ils ont toujours été de mon côté. Sans eux : je ne serais rien. Et dire que notre gang a été renouvelé depuis seulement deux ans, le temps passe tellement vite. C’est surprenant. Malgré ce lien d’amitié incomparable, j’ai envie qu’ils dégagent. Notamment, car la fatigue commence à prendre place, et que je veux dormir. — Bon, barrez-vous maintenant ! J’en ai marre de voir vos gueules ! Ils rirent brièvement, avant de se rendre compte que je suis plus que sérieux. Leurs réactions m’amusent tellement. Ils sont outrés, mais finis par faire des sourires pervers. Uh oh, c’est mauvais signe. — On t’adore aussi, hein. Souffle Zack en riant de plus belle. Amusez-vous bien, les tourtereaux. Je fais un pas vers lui, à l’entente de sa remarque. Celui-ci se met instinctivement à courir pour sortir de la baraque, en moins d’une fraction de seconde, il a disparu. Ce type est vraiment un cas désespéré. Les autres partent, en n’oubliant pas de faire des mimes désobligeants, du style : des enlacements ou bien des cœurs. Je vais les
Épisode 43 – Confrontation des deux gangs
Épisode 43 – Confrontation des deux gangs × Early’s head × • Une mélodie résonne tandis que je maudis intérieurement Wayne. Bien évidemment, Terence et un type dont je ne connais pas le nom, ne tarde pas à trouver ça louche que le portable de leur leader soit ici. De ce fait, ils eurent l’idée de détecter l’origine de la sonnerie qui ne peut être arrêtée. Même si je m’y attendais : mon corps émit en sursaut en voyant le visage des deux individus ayant baissé leur tête pour nous voir. — WAYNE ?! S’écrit le garçon qui se prénomme Kayden – enfin, je crois. Ce dernier est manifestement abasourdi. — Hey, les gars… Déclare Wayne sans grande conviction. Étant donné que nous nous sommes fait repérer : il est inutile de demeurer une seule seconde de plus en dessous de ce lit. Je rampe vers la gauche, et finit par me lever, sous les regards indéfinissables de Kayden et de Terence. Par la suite, Wayne se lève à son tour, visiblement mal à l’aise. Un silence pesant envahit l’atmosphère. Ceci fut brisé par l’irruption d’un des membres des Night Warriors – il s’agit de Carter, si mes souvenirs ne me font pas défaut. — Les Outsiders sont ici ! Informe-t-il, tandis que d’autres gars viennent à ses côtés. Oh, euh… Wayne. Qu’est-ce que tu fais, ici ? Poursuit-t-il, en riant nerveusement. — C’est plutôt, vous. Qu’est-ce que vous foutez tous, là ? Le ton de sa voix est presque effrayant. — Ce n’est pas ce que tu crois… Intervient un autre. Sa tête m’est familière… ! C’est Seth, ou quelque chose dans l’genre. En tous cas, il était présent lors de mon heure de colle qui m’avait été attribuée par Mme Houston. — Et, dis-moi qu’est-ce que je crois, hein ? Wayne s’avance dangereusement vers le groupe de personne se tenant dans l’encadrement de la porte. Par chance, Terence le retient pour éviter que la situation ne dégénère. Je vous ai clairement dit de ne pas la toucher, hier soir ! Et qu’est-ce que je vois ? Vous êtes tous là, chez elle, en prétendant aller dans un bar ! La tension augmente davantage. Ça s’annonce mal, croyez-moi. — Allez tous vous faire foutre ! Surtout toi, Terence. Continue Wayne en se détachant brusquement de son ami. Je joue frénétiquement avec mes bracelets, afin d’apaiser mon anxiété. Être au centre d’un naissant conflit entre les Night Warriors est loin d’être rassurant. J’aurais voulu m’enfuir. Là, maintenant. Ou bien, de m’enterrer vif. Toutes les possibilités farfelues et inimaginables pour partir d’ici tournoient dans mon esprit craintif. — C’est un malentendu ! Affirme soudainement un blondinet. Notre but n’était pas de la blesser, tu dois nous croire. On voulait seulement discuter avec elle… — Revolver en main ? Je ne suis pas dupe, Melvin. Souffle Wayne en s’orientant vers moi. Sans que je n’aie le temps de réagir, celui-ci passe son bras au-dessus de mon épaule. Cette fille m’appartient, est-ce que c’est clair ? Attendez ! Minute, j’ai raté un chapitre ou quoi ? Je n’appartiens à personne. Nan, mais j’hallucine. Je suis dépendante de moi-même, et il est hors de question qu’il me considère comme un vulgaire objet de pacotille. Oh ça, non ! Il peut toujours rêver. Mais malgré tout, ce qui m’étonne presque, je ne fis rien. Au fond, ses mots sonnent plus comme étant protectrice, que malsaines. — Ooooh, j’avais raison ! Notre chef Wayninou aime la petite brunette. Glen, donne-moi mes vingt dollars ! Rit un autre garçon. Suite à ces propos, un type lui tend un billet, en ne manquant pas de souffler bruyamment. — Ferme-là, Parker. Je peux facilement discerner de l’amusement dans la voix de Wayne. Dans le but d’attiser l’attention de tous, Kayden racle de la gorge. Désormais, tous les regards sont braqués sur lui, y compris le mien. — C’est pas pour vous stresser, mais les Outsiders peuvent débarquer ici, d’une minute à l’autre. Un juron s’échappe des lèvres de Wayne. Ça ne présage rien de bon. Une confrontation entre ces deux gangs est imminente. Ce n’est plus qu’une question de temps. Le simple fait d’y penser provoque des millions des frissons se propagent dans chaque parcelle de mon corps. Cependant, un sentiment de réconfort me submerge lorsque Wayne serre discrètement ma main. Je peux sentir le regard incandescent de Terence étant posé sur nos mains entrelacées, qui est passé inaperçu aux yeux du reste du gang. — Glen, Melvin, Jackson et Tyson : vous attaquez ! Seth, Kayden et Parker : vous surveillez leur arrière. Aaron, Brendon et Zack : vous isolez Shado pour que je m’occupe de lui. S’il n’est pas là, occupez-vous du plus fort des tous. Ordonne Wayne, de façon autoritaire et stricte. Quant à toi, Terence. Protège Early. — C’est compris, tous ? Continue-t-il en haussant le ton. — OUI ! Ont-ils déclaré en chœur, hormis Terence. Par ailleurs, celui-ci se dirige vers Wayne et moi, pendant que les autres se sont précipités dans l’étage d’en dessous. — Je te fais confiance, Terence. Chuchote-t-il à l’intention du ténébreux, ses paroles sont à peine audibles. — Je sais… Compte sur moi. Admit le brun en gardant une expression neutre. Et fais-moi plaisir, tue cette enfoiré de Shado. Un léger rictus honore son visage. C’est à cet instant précis que la main de Wayne détache son emprise, laissant accentuer un sentiment de vide en moi, mêlé à de la frustration. Mon impuissance face à son départ proche me ronge inévitablement de l’intérieur. Il s’apprête à s’aventurer avec les autres, vraisemblablement dans la cuisine, afin d’attaquer par surprise les Outsiders. Ce combat sans merci causera des blessées. Probablement, possiblement, irrévocablement. J’en suis certaine. Ça sonne comme évidence. Wayne se tourne vers moi, de ses yeux pénétrants : il me regarde. Intensément. Pour ma santé mentale, ça devrait lui être interdit de faire ça. — Ne t’avise surtout pas de faire le bordel en détruisant les meubles, et les murs. Toi et tes amis. Dis-je en souriant faussement. Ma remarque arrive à le faire rire. — Je te le promets. Des coups de feu retentissent. Mais, je n’y prends pas attention. Seuls ses