Épisode 28 – La fête 2.0 [deuxième partie]
Les tonalités de la pièce résonnent, notamment à cause des bavardages. Mon regard reste rivé sur les nouveaux arrivants étant par ailleurs : le centre de toutes les discussions indiscrètes. Je ne bouge pas, comme si mon corps avait décidé d’être paralysé. Je n’arrive pas à détacher mes yeux de lui. Wayne. Il est plus beau que jamais. Bien que sa tenue soit d’une simplicité aberrante, sa beauté est d’une splendeur inégalité. Je ne suis pas la seule à être de cet avis. Toutes les filles, sans exception, ne peuvent pas s’empêcher de le contempler. Je remarque à moment donné que Terence se tient aux côtés de Wayne, celui-ci porte une superbe chemise blanche et un jean noir. Un style vestimentaire qui lui correspond parfaitement bien. Malgré son charme fou et son apparence physique aux nombreux atouts, ce dernier ne peut pas vaincre le charismatique Wayne Perkins. Mais, il reste tout de même un beau garçon.
D’ailleurs, c’est surprenant à quel point, ces deux-là pourraient potentiellement être des mannequins renommées. Ils dégagent des auras indescriptibles, un fait inexplicable. Je sens soudainement une main sur mon épaule, ceci me fait sortir de mon état de transe. Je me tourne en remarquant qu’il s’agit de Phoenix. Comme d’habitude, il est saoul.
— Early ! Je t’ai cherché de partout.
Il se dandine au rythme de la musique. Cette danse provoque un léger ricanement de ma part. Son regard s’arrête sur ma tenue et il reste bouche bée.
— Wow. Mais, tu es magnifique ! Dit-il, manifestement perplexe. Allez avoues, tu t’es faite belle pour qui ? Poursuit-il en s’amusant à gigoter ses sourcils.
Je roule intentionnellement des yeux.
— Personne. Je réponds d’un air ennuyé. Bon. Où sont les autres ?
Et là, il hausse les épaules pour me faire comprendre qu’il ne sait pas où se trouvent les gars. Ils sont sûrement ici, puisque la soirée a déjà commencé depuis un moment. Soudain, Phoenix me tend un gobelet rouge contenant vraisemblablement de l’alcool.
— Je ne bois pas d’alcool. Je rétorque en sachant que je ne tiens absolument pas ce type de boisson.
Suite à mon refus, son visage se décompose. Il déglutit, visiblement triste que je n’aie pas accepté. C’est à ce moment-là qu’il décide de faire la moue. Argh. Bon, un verre n’est pas un drame, non ? Je prends son gobelet et bois en un temps record. Je grimace légèrement. Un sourire radieux se dessine sur ces lèvres.
— Allons danser ! Phoenix a repris sa bonne humeur à ce que je vois.
Je n’ai pas le temps de rétorquer qu’il m’emmène sur la piste de danse. Une chance que le choix de musique soit à mon goût. Je regarde les personnes à mes côtés et les imite. Je sautille, me dandine et ondule mon corps. C’est plutôt amusant, en fin de compte. L’adrénaline coule dans mes veines. D’habitude, je ne danse jamais. Au fil des minutes, la fatigue commence à se faire sentir. Malgré tout, je continue de gigoter dans tous les sens. Je m’amuse à boire de l’alcool avec Phoenix, sans tenir compte des répercussions que cela pourrait amener.
— Je vais chercher un autre verre. Affirme Phoenix en haussant le ton afin que je puisse entendre.
— D’accord ! Dis-je en guise de réponse. Je vais faire une pause, on se rejoint plus tard.
Par la suite, il s’éclipse dans la foule tandis que je maintiens mes sautillements. Il fait tellement chaud. Je décide de m’éloigner de la piste de danse, épuisée. Étant donné que nous sommes nombreux ici, quelques personnes me bousculent afin de se frayer un chemin. Ils ne s’excusent même pas. Bande d’impolis ! Je reprends mon souffle, en regardant attentivement les néons de lumières. Mes jambes commencent à me faire mal, je décide donc de m’asseoir sur une des marches de l’escalier. C’est alors que j’aperçois Terence, celui-ci me voit et ne tarde pas à s’orienter vers moi.
— Hey… Dit-il en regardant les alentours. Tu es toute seule ?
— Non, pas du tout. Phoenix est dans la cuisine, par contre, je ne sais pas si tu le connais. J’ignore où sont les autres gars. Je réponds en élevant le ton de ma voix à cause de la musique.
— J’ai croisé Tyler et son groupe d’ami, quelques minutes plus tôt. Annonce-t-il. Je peux te montrer où ils sont, si tu veux. À moins que tu veuilles attendre ton ami ici.
Phoenix est probablement en train de se saouler à l’heure actuelle. J’accepte la proposition de Terence, et finie par le suivre. On s’oriente à l’extérieur de la demeure, se trouvant d’innombrables personnes et une piscine creusée. Je m’assure d’être à une distance approximativement correcte de la piscine pour ne pas tomber, une nouvelle fois. On n’est jamais trop prudent. Les gens s’amusent à courir et à en bousculer certains. Par conséquent, je tente de les éviter. En revanche, personne n’ose toucher Terence. C’est beaucoup trop risqué.
— Terence ! Une voix retentit qui m’est étrangement familière. Brendon.
Je me tourne, laissant découvrir des membres des Night Warriors. Il ne manquait plus que ça. Ils s’approchent de nous, tandis que je remarque la présence de Wayne parmi eux. Ma respiration est saccadée. Je n’arrive plus à contrôler le battement de mon cœur. Par pur réflexe, je me place en retrait, derrière le bras de Terence.
— On te cherche de partout, mec. Grogne Brendon provoquant un soupir de la part de Terence.
Je sens le regard déstabilisant de Wayne posé sur moi. De ce fait, je joue négligemment avec mes bracelets. Je fais toujours ça pour atténuer mon stress.
— J’dois faire un truc, les gars. On se rejoint ici dans cinq minutes. Dit Terence d’une voix calme.
— Qu’est-ce que tu vas faire ? On n’a pas qu’ça à faire d’attendre. Rétorque un blond, avant de boire une gorgée de sa boisson.
Terence pousse un énième soupir.
— Ça ne vous concerne pas.
— Terence. Réponds à sa question. Affirme Wayne, d’un ton ferme et à la fois, froid.
— Je vais m’occuper de la jeune demoiselle, content ? Ajoute Terence et il prit ma main pour m’emmener loin d’eux.
Wow, on se calme ! Sa phrase porte vraiment à confusion. Comme prévu, Terence me guide jusqu’à mon groupe d’amis correspondant aux jumeaux Stevenson, Jayce et Tyler. Je les salue gentiment et après que Terence soit hors de ma ligne de mire, je leur hurle dessus pour ne pas m’avoir dit où ils étaient situés. Ensuite, on commence à discuter de nourriture suivie des Outsiders, étant un gang redoutable. J’hésite de leur raconter le fait que j’ai accepté une faveur venant de Wayne, qui consistait à aboutir à un règlement de compte. En fin de compte, je résilie cette idée de mon subconscient. Ils vont certainement s’inquiéter sur mon état mental.
Par la suite, on rejoint l’intérieur de la demeure, car les jumeaux désiraient danser. Contre toutes attentes, ils savent particulièrement bien danser. En dépit du fait que la chaleur est étouffante, la soirée se passe à merveille. Du moins, pour l’instant. Je fixe l’heure affichée sur mon portable. 00:33. Je n’ai même pas vu le temps passer ! Il faut que j’aille dans la salle de bain, j’ai l’impression d’être constamment en sueur. Et ceci est affreusement désagréable.
— Tu sais où est la salle de bain ? J’interroge en m’adressant à Tyler.
— Sûrement à l’étage. Il me répond tout en continuant d’applaudir pour encourager les jumeaux.
J’opine et monte à l’étage en prenant soin de ne pas déranger le couple qui se trouve sur les marches d’escalier. Demeurant désormais dans un couloir étroit décoré simplement, c’est-à-dire d’un tapis rouge. Je déambule dans ce corridor à la recherche d’une porte inscrite : salle de bain. Par peur de me retrouver dans une situation maladroite, je n’ose pas ouvrir les portes. Soudain, les lumières s’éteignent. Merde. Où se trouve interrupteur ? Heureusement que les rayons du clair de lune éclairent suffisamment les alentours pour que je puisse voir. Sans que je n’aie le temps de réagir, les éclairages se rallument. Pourtant, je n’ai strictement rien fait. Je me tourne et découvris Wayne, les yeux injectés de sang. Il a bu, c’est certain. Ce dernier s’avance dangereusement vers moi.
— Wayne ? Je marmonne en fronçant les sourcils.
Je recule, encore et encore. Jusqu’à ce que le mur entre en collision avec mon dos. Je ne peux plus entreprendre le moindre mouvement. Que fait-il, bon sang ? Je sens rapidement la chair de poule s’étendre sur chaque partielle de ma peau. Même dans ces moments, je suis obnubilée par ses iris verts éphémères à ceux d’une émeraude. Notre proximité me met dans tous mes états. Je suis comme, subjuguée par son charme. Un sentiment si irrationnel, si énigmatique s’empare de moi. J’essaye de le stopper, mais son autre main est positionnée de façon à ce que je ne puisse plus bouger. L’emprise est absolue.
— Qu’est-ce que tu veux ? Je demande en essayant de garder mon calme.
Aucune réponse ne retentit tandis qu’il se penche davantage vers moi. Mes mains sont tremblotantes. Il me faut de l’oxygène, et vite.
— Toi.
Et là, nos lèvres s’effleurent avec une délicatesse phénoménale.