The Wanted

Épisode 14 – De retour à l’hôpital


Le seul membre de ma famille étant toujours en vie n’est autre que mon père. Alors, c’est certain que Wayne souhaite s’en prendre à lui. Ce n’est plus qu’une question de temps. Merde. Il faut que je parte d’ici avant que ça ne soit trop tard. Je range rapidement mes affaires, sous les regards ébahis des garçons.

 Qu’est-ce que tu fais ? Demande Carter, intrigué.

 Je dois y aller. Je dis en guise de réponse. Heureusement pour moi, celui-ci n’ajoute pas d’autres questions.

Je donne ma feuille d’exercice au surveillant et sors de la pièce, sachant qu’une dizaine de paires d’yeux sont braquées sur moi. Je franchis un pas sur le seuil de la porte, déterminée à me rendre chez moi afin de m’assurer que mon père va bien. Je cours, cartable sur dos, et ne tarde pas à avoir un point de côté. Mais, je n’y fais pas attention. J’entre dans mon véhicule, essoufflée. Je suis dans un état de panique. Et, c’est mauvais signe s’il s’avère que je prends la route. Par conséquent, je prends soin d’inspirer lentement et profondément pour me calmer.

Je suis prête, c’est bon ! J’allume le moteur en direction de ma maison en espérant que Wayne n’a pas eu le temps d’agir. Mais, j’imagine que l’espoir ne fonctionne pas avec moi. Je sors dans la voiture, constatant que la porte a subi des coups de pieds et de couteau. Je me précipite pour rentrer à l’intérieur, découvrant que des personnes ont saccagé le salon et la cuisine. Les tapis sont déchirés et les murs détiennent des coupures ayant été vraisemblablement faites par des lames tranchantes. C’est un désastre.

 PAPA ? Je hurle en regardant attentivement les alentours.

Aucune réponse ne retentit. C’est mauvais signe. Je monte à l’étage afin d’inspecter toutes les pièces tout en criant. PAPA ! Lorsque j’entre dans la chambre de mon père, tout bascule. Mon père est allongé par terre, le visage gravement amoché avec un bassin de sang à ces côtés. Je cours vers lui, choqué de le voir ainsi.

— Early ? Il marmonne doucement.

Dieu merci, il est en vie !

— Oui, c’est moi. Est-ce que tu peux te lever ? Mon père acquiesce brièvement et essaye de se redresser, d’après l’expression de son visage, ces blessures lui font affreusement mal. Il faut qu’on aille à l’hôpital.

Je l’aide en plaçant son bras sur mon épaule, et on se dirige vers ma voiture. Un silence glacial envahit la pièce, tandis que je n’ose pas poser des questions à mon père. Je veux savoir tant de chose, ainsi que d’être sûr que les ravisseurs aient un lien direct vers Wayne. Je ne sais pas si c’est un cambriolage ou un règlement de compte. L’ignorance me ronge considérablement de l’intérieur, c’est horrible.

Je me gare et aide mon père à se rendre dans l’enceinte de l’hôpital, des infirmiers ne tardent pas à s’occuper de son cas. Une vieille dame me demande de remplir quelques papiers. Après avoir fini, je m’installe sur l’un des sièges à côté d’une plante, remarquant que certaines personnes pleurent. Ils venaient probablement d’apprendre la mort d’un de leurs proches. J’attends, encore et encore. Les heures, les minutes ainsi que les secondes s’enchaînèrent d’une vitesse effrénée. Aucun médecin n’est venu me donner de nouvelle. Saleté d’hôpital ! Je tape continuellement du pied, dévoilant aux yeux de tous, mon anxiété.

— Vous êtes Mlle Turner ? Une jeune femme se penche vers moi.

— Euh, … Ou-ui. C’est moi.

Je me lève en arquant un sourcil en signe d’incompréhension, d’après sa tenue, c’est une infirmière.

— Suivez-moi. Je vais vous montrer la chambre de votre père.

J’acquiesce. On s’arrête devant une porte au deuxième étage, se tenant dans la partie gauche du bâtiment. Un panneau inscrit 21 est accroché sur la porte de couleur menthe. L’infirmière ouvre la porte laissant découvrir mon père étant allongé sur son lit d’hôpital. Des fils sont éparpillés partout sur son corps tandis qu’un petit tube se trouve en dessous de ses narines, cela lui permet de respirer correctement.

— Les visites sont interdites le week-end. Mais pour le reste de la semaine, vous pouvez venir librement. Je secoue positivement de la tête et elle partit.

Je me dirige à pas lourd vers mon père, essayant de dissimuler mon visage triste lorsqu’il se réveille. Je souris faussement. Si on n’avait pas emménagé dans cette ville, rien de cela n’aurait eu lieu. J’en ai assez d’être d’angoissée à longueur de journée, et de risquer sans cesse ma vie. Je n’aurai jamais cru dire ça, mais je veux retourner à ma vie ennuyante et banale que j’avais autrefois.

— Papa… Il faut qu’on parte d’ici. Je déclare à voix basse. Il tente de se redresser, en vain. J’essaye de le stabiliser pour éviter qu’il ne se fasse mal. Cette ville est dangereuse et tu le sais. Rentrons à la maison, à Bloomsworth. Je continue

.

— C’est ici chez nous. Hors de question que l’on parte de UnderGlade. Déclare mon père, déterminé.

— Pourquoi tu veux rester ici ? J’interroge, outrée d’entendre ses propos.

— C’est là où tout a commencé. Et, c’est aussi là que ta mère et moi nous sommes rencontrés pour la première fois. Le simple fait de me promener dans les ruelles me rappelle de bons vieux souvenirs. Pour rien au monde, je ne partirai d’ici comme je l’ai fait, autrefois. Il sourit en songeant à des moments passés dans cet endroit.

— Je vois… Je marmonne, en sachant désormais la raison pour laquelle mon père souhaite tant rester dans cette ville glauque.

D’habitude, mon père ne parle jamais de ma mère. À chaque fois que je lui posais des questions sur elle, il se contentait de m’ignorer. Alors, au fil du temps, j’ai cessé de réclamer des réponses, ainsi que de simples photos. Tout ce que je sais c’est qu’elle est morte. Précisément, le jour de ma naissance. Lors de l’accouchement, plusieurs complications ont eu lieu menant à sa mort. Mon père n’a pas voulu approfondir davantage les détails de son décès. Mais cela importe peu.

Soudain, un infirmier fit irruption dans la pièce.

— Excusez-moi de vous déranger, mais je dois vous injecter de la morphine pour diminuer la douleur. Il s’avance vers mon père et suivi la procédure en plantant une aiguille sur l’avant-bras du patient. Par la suite, il désinfecte et part aussi vite qu’il est venu, en prenant soin de s’excuser une nouvelle fois.

La morphine commence à faire effet. Le visage de mon père change brusquement. Il semble ébahi par tous les éléments autour de lui, tel un enfant. Je décide de profiter de son moment de faiblesse pour lui poser quelques questions pertinentes. C’est trop tentant. Parmi toutes les questions que j’ai en tête, l’une d’elles me tient réellement à cœur.

— Tu pourrais me décrire comment était maman ? Rien qu’une fois. Je demande en fronçant les sourcils.

Un silence envahit la pièce.

— Elle était jolie, très jolie. C’était probablement la plus belle fille d’UnderGlade… et la plus redoutée. Elle était sarcastique, provocatrice, et manipulatrice. Mais au fond, elle était brisée et attentionnée. Il répond avec mélancolie. Je ne m’attendais vraiment pas à tant d’informations, et je doute que la morphine en soit la cause.

— Est-ce que tu as vu tes ravisseurs, par hasard ? J’interroge en changeant de sujet, malheureusement.

— Vaguement. Ils étaient tous masqués, mais j’ai vu autre chose que leurs visages d’autant plus importants. Il finit par dire.