CHAPITRE 26
Lorsque la nicotine s’engouffre dans mes poumons, un profond sentiment de satisfaction se repend dans l’intégralité de mon être. Bien que j’aie pleinement conscience des méfaits de la cigarette dans mon organisme, je ne peux pas m’empêcher d’aimer cet éphémère instant de plénitude qu’apporte le tabagisme.
Dans une insonorité complète, des spectres grisâtres s’échappent de mes lèvres. C’est alors que la fumée malsaine vagabonde dans l’air avant de disparaître de ma ligne de mire.
J’entends la porte d’entrée s’ouvrir, mais je n’y prends pas attention. Mes yeux sont rivés vers le ciel parsemé d’un nombre incalculable d’étoiles.
Un raclement de gorge retentit. Et une personne s’installe à ma droite, sur les marches d’escalier. Il s’agit d’Elena. En temps normal, ça aurait été Pearl : tout simplement, car celle-ci était toujours là dans chacun de mes déplacements. D’ailleurs, je lui en ai fait la remarque lorsque j’ignorais qu’elle n’était qu’autre qu’un agent secret…
Désormais, je regrette d’avoir dédaigné son omniprésence.
— Bonne année, Devon.
Sa voix est légèrement rauque, comme d’habitude. N’étant pas vraiment d’humeur, je décide de répondre avec un manque d’enthousiasme sidérant.
— À toi aussi, Elena, chuchoté-je d’un ton presque inaudible.
Suite à mes mots, cette dernière dépose un plaide au-dessus de mes épaules. Un bref sourire se dessine sur mes lèvres. Cette délicate attention me remonte le moral – ou du moins, un minimum. J’écrase ma clope par terre, tandis qu’Elena pose doucement sa tête sur mon épaule droite. Nous demeurons silencieux pendant plusieurs instants.
— On devrait rentrer à l’intérieur pour éviter de tomber malade, conseille-t-elle alors qu’une bande de chats vient apparaître dans mon champ de vision.
— Pas maintenant, marmonné-je doucement.
Elle souffle : ainsi se forment des nuages de vapeurs étant de couleur lucide. À mon tour, je soupire. Il serait peut-être temps de vous expliquer les faits, non ?
Ça fait près d’une semaine que Mini-Hopkins est partie – ou plutôt, qu’on l’a enlevée –, notre quotidien a totalement basculé. Et vous savez… Même si Elena ne le montre pas forcément, il est évident qu’elle tient énormément à Pearl, d’une manière ou d’une autre.
Et je suppose que… c’est également le cas pour moi. Son départ a été vraiment difficile : et malgré nos sourires hypocrites, nous ne pouvions pas dissimuler notre morosité.
— Au fait, Luke a réussi à dénicher quelques informations sur les amis de Tarek. Et Chrissy est parvenue à voler le portefeuille de l’un d’eux, m’informe Elena afin de me donner une lueur d’espoir.
— Et qu’est-ce que Keegan a foutu pendant ce temps ? lui demandé-je en étant toujours autant irrité de devoir collaborer avec lui.
— Il demande de l’aide à l’Agence en recrutant des espions qui pourraient nous être utiles en cas d’embuscade, me dit-elle.
J’acquiesce mollement. Et me remémorent les dernières paroles en sa compagnie. J’aurais tellement voulu retourner en arrière pour pouvoir m’excuser d’avoir été aussi con avec elle. Je me suis comporté comme un véritable salopard, et pourtant, elle s’est toujours abstenue de me faire du mal à travers mon passé. Pour ça, j’en suis réellement reconnaissant. Et dire que je connais les Hopkins depuis seulement un mois, je n’arrive toujours pas à y croire.
Passer mes journées avec elles m’ont permis à les connaître et à les apprécier. Généralement, je ne suis pas ouvert aux gens. En d’autres termes, je ne m’attache à personne – en dépit de ma famille.
Elena se lève, et me tend la main.
— Aller vient ! Je vais faire du chocolat chaud avec de la chantilly et des marshmallows.
J’accepte sa proposition, me lève et m’oriente en direction de la porte d’entrée : et ce, sans me retourner.
✽✽✽
— Tu te fous de ma gueule là ?
Ma voix résonne dans le salon tandis que je regarde longuement la fille se prénommant Chrissy. Je tente de discerner une once de rire moqueur, mais rien, nada, walou. Elle fait preuve d’un sérieux renversant. Ceci contraste follement avec ma réaction. Je suis estomaqué, scandalisé, révulsé par cette annonce complètement ahurissante – enfin, pour ma part.
Elena et Keegan entrent dans la pièce, suivie de près du grand blondinet, Luke.
— Bon. Fais-moi pas chier, et dis-moi si tu connais ce type, me lance-t-elle avec désinvolture. On n’a pas de temps à perdre ! Pearl est en danger, j’te rappelle.
Je me ressaisis, et déclare :
— Ouais, je le connais. Calvin est un vrai crétin. Il s’est déjà battu contre Pearl, quelques semaines plus tôt, et il a tenté de la tuer à travers un combat à mains nues avec Dark.
— Je vois. Puisque vous êtes des connaissances, ça nous facilite la tâche. Il va falloir que tu lui soutires des informations sur Tarek ou bien, dans l’idéal, sur Blake. Est-ce que ça te va ? m’annonce-t-elle sous les regards de tous.
— Carrément, ouais, dis-je afin d’accorder mon approbation à son plan. Par contre, comment je fais pour le croiser, maintenant ?
— C’est sûr qu’il sera au bar où j’ai volé son portefeuille. Il a dit à Luke qu’il vient là-bas tous les débuts de semaine, fit-elle et je me contente d’acquiescer.
Aussitôt, on explique rapidement la situation aux autres afin qu’il sachent ce qu’on s’apprête à exécuter.
Calvin est vraiment utile en ce qui concerne la récolte d’information, alors nous avons une chance inouïe de pouvoir retrouver Pearl ! Certes, rien n’est gagné d’avance, mais ça reste tout de même une excellente nouvelle. Étant donné que les services fédéraux sont défaillants sur cette affaire de disparition, Elena compte sur nous pour récupérer sa fille.
C’est avec un optimisme inhabituel que je m’engage dans les routes lugubres d’Atlanta pour me rendre dans un bar contemporain accueillant principalement des ivrognes et des joueurs de billards. Assis sur ma moto, je me concentre sur la voiture d’Elena pour ne pas me tromper de chemin. Lorsque l’automobile se gare dans un parking : je ne tarde pas à me stationner dans un coin réservé aux motos – par ailleurs, une des bécanes m’est étrangement familière.
Je m’avance vers Chrissy, Elena, Luke et l’enfoiré : de sorte que l’on se mette d’accord sur le fonctionnement de notre tactique. Il vaut mieux que tout le monde soit sûr d’être à son poste.
— Donc, que l’on soit clair, Devon est le seul à discuter avec notre cible. Mme Hopkins et Luke, vous restez dans la voiture. Keegan et moi, on s’occupe de surveiller les arrières de Devon, explique Chrissy.
— Je ne comprends toujours pas pourquoi je devrais rester dans la voiture, grommelle Elena avec l’agrément de Luke.
— Mme Hopkins… Je vous l’ai déjà dit ! Un flic dans un bar, ça ne passe pas inaperçu. On ne peut pas se permettre que notre couverture soit dévoilée à tous, affirme la petite brunette.
La lieutenante soupire bruyamment, manifestement déçue par son rôle clairement inutile. Je frotte mes paumes entre elles, examine les alentours de façon aléatoire et commence :
— On y va ?
Keegan et Chrissy hoche vigoureusement de la tête. Avant de rejoindre la voiture, le blond embrasse tendrement la brunette, et c’est là que je me dis que c’est vraiment bizarre de regarder ce type d’affection intime, alors je détourne immédiatement les yeux.
Mes pupilles s’arrêtent malencontreusement sur le salaud, ugh. Je lui fais un doigt d’honneur avant de m’avancer sereinement, main dans les poches, vers l’entrée du bar.
À peine arrivé à l’intérieur que je m’installe déjà sur un siège, près du comptoir : le barman m’accueille, et je commande un verre de vodka. Bien que je n’aie pas atteint l’âge légal pour consommer de l’alcool, ce dernier ne cherche pas à me demander ma carte d’identité. Enfin, bon. Peu importe. J’observe les environs, et… oh ! Mais, qui vois-je ?
Non, non et non. Ce n’est pas Shrek et Angelina Jolie… Décidément, vous tombez constamment dans le piège !
VOICI… DARK. Vous vous en souvenez ? Le méchant combattant redouté qui s’est fait lamentablement battre par notre agent secret. Ça y est ? Bien ! Dans la volonté de l’emmerder : je m’installe à ses côtés.
— Bah, alors ! Ça fait un bail. Où étais-tu passé ? dis-je avec un air amusé.
Il roule des yeux pour que je sois en mesure de savoir à quel point ma présence l’ennuie.
— Qu’est-ce que tu veux, Devon ? lâche-t-il en buvant une gorgée de sa boisson alcoolisée.
— Ne sois pas si désagréable, voyons ! réprimandé-je en dévoilant ma dentition parfaite.
Mon enthousiasme m’étonne. J’ai l’impression que cela fait une éternité que je n’ai pas été si vif d’énergie. Bien que j’aie l’air heureux, au fond, c’est tout bonnement le contraire. J’essaye simplement de masquer ma douleur mentale à travers mes actes reflétant une forme de passion ardente.
Ainsi, aux yeux de tous, les gens pensent que ma vie est merveilleuse : et que je n’ai aucun problème. Une simple illusion pour garder mon image intacte du parfait Bad Boy. Je suis supposé être puissant et radieux dans chaque situation auxquels je suis confronté. C’est de cette manière que ma réputation parvient à régner dans les quartiers modestes de la ville.
— Tu sembles vraiment joyeux pour une personne qui vient de perdre sa copine, affirme-t-il en gardant sa grande lassitude.
Je me fige automatiquement à l’entente de ses mots. Mon sang afflux à un même point, tandis que je crois être victime d’une mauvaise plaisanterie.
Concrètement, il se fiche de moi. Des crépitements désagréables apparaissent au niveau de ma main droite, et je me lève brutalement de mon siège. À cet instant, un épais silence envahit l’atmosphère. Je suis certain que, dès à présent, tous les regards sont braqués sur moi. Mais honnêtement, ça m’est égal. Du coin de l’œil, je remarque que mon verre s’est cassé sous la pression de mes doigts, de ce fait, des bouts tranchants se sont plantés dans ma chair. Une serveuse se précipite vers moi pour nettoyer le liquide rougeâtre de ma main.
Mon cerveau se concentre à nouveau en direction Dark. Et comme d’habitude, il est ennuyé.
— Elle n’est pas morte, grogné-je. (Énervé, je pousse brusquement la serveuse pour qu’elle s’éloigne de moi. Rapidement, elle lâche un cri strident, et s’en va, apeurée) Je te jure que si j’apprends que tu complotes avec Blake, je–
— Je ne veux aucun mal à ta copine, Devon, me coupe-t-il alors que je le fusille du regard.
— Tu mens !
— Toujours aussi têtu à ce que je vois… soupire-t-il en ramenant sa boisson à ses lèvres pour boire une énième gorgée avant de reprendre la parole. Pourquoi je souhaiterais m’en prendre à ton amie sachant que tu adores faire des représailles tordues ?
— Cette fille t’a complètement humilié. Dois-je te rafraîchir la mémoire ?
— Et alors ? Même si elle m’a battu, ce n’est pas une raison valable pour que je m’en prenne à elle. Sache que tout le monde n’est pas comme toi, Devon. Le combat a été gagné à la loyale, et c’est tout ce qui compte, annonce-t-il avec une once d’agacement. Et pour ta gouverne, je suis redevable à l’égard de ta copine. Grâce à elle, les gens arrêtent de faire les lèche-culs avec moi puisque j’ai été déclaré vaincu.
Des pensées me ravivent instinctivement l’esprit dû à la tirade de Dark. C’est alors qu’un engouement d’idées se bouscule dans ma tête à une rapidité saisissante. Un sourire mesquin se dessine involontairement sur mes lèvres tandis qu’il soupire de frustration.
— Oh, non… lâche-t-il.
Je suppose qu’il vient de deviner mes intentions ! Ah, toutes ses années à se supporter mutuellement n’ont pas servi à rien à c’que j’vois. Il me connait bien, ce Darkounet !
Bon, même s’il refuse ma proposition, je ne lui laisse pas vraiment le choix. Car, peu importe son opinion : il m’aidera à trouver Pearl.
Avoir un type comme Dark dans son équipe n’est pas un avantage négligeable. Tout simplement, car il est évident qu’il se bat mieux que tous les petits-amis-espions de Keegan !
— Oh, oui ! Tu veux dire, pas vrai ? fis-je, et il se lève.
— Ne compte pas sur moi, Maxwell. Je n’ai pas envie d’entrer dans tes problèmes, d’accord ? J’en ai déjà assez à régler ces temps-ci, surtout avec tous ces putains de meurtres non élucidés.
Et c’est là qu’il commence à marcher jusqu’à la sortie. Merde, non ! La présence de Dark au sein de notre équipe de bras cassés est indispensable. À part le salopard et moi, les autres ne savent même pas se battre – et sachez que donner des gifles ne compte pas comme technique de combat.
J’attrape le bras de Dark, et presque directement, il se détache de mon emprise et se retourne. Désormais, nous sommes derrière ce maudit bar, à côté des bennes à ordures.
— T’es censé lui être redevable, non ? ajouté-je en haussant le ton.
Il se contente de rester muet, alors que je sens mon corps bouillonné de l’intérieur. Je déteste lorsqu’il se met à être silencieux pour que je me lasse et que je parte. Malheureusement pour lui, il est hors de question que je baisse les bras. Il sera mon allié, un point c’est tout. Même si pour ça, je dois perdre mon temps.
— Mec, je… Il faut que tu m’aides à la retrouver avant qu’il ne soit trop tard. C’est la seule chose que je te demande.
Aucune réponse. Il reste stoïque. En effet, il détonne une fermeté inébranlable. Dark a toujours réussi à garder une grande impassibilité : et pour savoir maîtriser ça, j’éprouve une légère admiration envers lui. Quand je me rends compte que cette fois-ci, la violence ne peut pas arranger nos désaccords, ma voix s’adoucit.
— Écoute, cette fille est innocente… Et elle ne mérite pas de passer une seconde de plus avec ce connard de Blake, continué-je en fixant longuement ses yeux ébènes. Alors, je te le demande une bonne fois pour toutes. Pourrais-tu m’aider à sauver Pearl ?
Il prend une profonde respiration. Cependant, aucun son ne s’échappe de ses lèvres.
— Zackary. Je t’en supplie. J’ai besoin de ton aide.
Dark hoche négativement de la tête. Bordel. Je me retiens de sauter sur lui, et finalement, je finis par donner un violent coup de pied contre la benne à ordure. Putain. Mon cœur tambourine contre ma cage thoracique, mes doigts tremblent de colère et ma respiration est incontrôlable. Je suis indéniablement en rogne. Et ceci n’est pas seulement provoqué par le refus de Dark. Non. Je saisis uniquement la réalité des risques.
Nous n’avons aucune chance de retrouver Pearl.
Elle a peut-être quitté le pays depuis plusieurs des jours : je n’en sais rien.
Toutes nos recherches sont destinées à un néant total. Blake a toujours une longueur d’avance sur nous. Il est vraiment futé. Maintenant que je suis parvenu à obtenir mes réponses sur son identité, je sais que c’est un adversaire de taille. Voulez-vous savoir ce que j’ai appris au cours de ces sept jours ? Bien évidemment, ceci n’est pas une véritable question puisque je compte tout vous avouer. D’ailleurs, en vous révélant des informations secrètes, je pourrais probablement libérer ce poids imaginaire que j’ai sur l’organe à proximité de mes poumons.
Tout d’abord, Blake est un salopard de merde. Et je le déteste – mais ça, je pense que vous vous en doutiez déjà. Bref. Au départ, c’était un espion de dix-huit ans qui travaillait dans la même agence que Pearl. En l’espace de quelques mois, il est devenu le favori grâce à ses capacités physiques et mentales, qui plus est, remarquables. Et aussi étonnant soit-il, son but n’était pas d’être un agent secret, mais plutôt d’obtenir des informations confidentielles. Enculé va... Oups, je me suis laissé emporter par le vent invisible ! Reprenons.
Durant son séjour à l’Agence, Blake ou Black – on s’en fiche – se trouve être dans une impasse. Il tombe éperdument sous le charme de Mini-Hopkins, ayant à ce moment-là, seulement quatorze ans. Enfin, bon. Blake tue plusieurs espions après avoir été pris en flagrant délit en train de voler des dossiers de l’Agence et euh… Voilà. Je vais vous épargner les détails, parce que ça me fait chier de penser à ce mec.
Sous le coup de ce mélange faramineux correspondant à une cuillère de frustration, une pincée de culpabilité, une goutte de dégoût et un flot d’énervement : mes cordes vocales vibrent si fortement qu’un cri assourdissant de ma part vient détériorer les tympans de Dark.
Je suis essoufflé. Un second coup heurte la plaque métallique de la poubelle, et je me mets accroupi, dos contre le mur en brique. J’en ai marre. Pourquoi faut-il que le malheur s’abatte constamment sur moi ? Je vous en prie… dites-le-moi. Il faut que ça cesse. Je ne veux plus souffrir.
— C’est bien la première fois que je te vois aussi vulnérable, marmonne Dark en se dirigeant vers moi.
Je ne me lève pas, et préfère rester recroqueviller sur moi-même. Franchement, juste en entendant sa phrase, j’ai envie de lui casser la gueule. Mais, malencontreusement, je n’en ai pas la motivation nécessaire.
— Oh, j’t’en prie. Ferme-là, ordonné-je en en grinçant des dents.
Même avec les yeux rivés vers le sol, je peux parfaitement distinguer son air d’amusement sur sa tronche.
— Tu l’aimes, n’est-ce-pas ? demande-t-il doucement, et je converge mon regard vers lui.
— Va te faire foutre.
Il rit laconiquement. Je vais le tuer. Il cherche à me provoquer, mais je ne vais pas lui procurer cette satisfaction. Il suffit que je canalise mes pulsions – malgré le fait que c’est extrêmement compliqué lorsque l’on est émotionnellement instable.
— J’accepte de t’aider, me dit-il en souriant.
Euuh, quoi ? Il se moque de moi là !
— Arrête de me prendre pour un con.
Il rigole pour la seconde fois. Tiens ! C’est bizarre. Mon poing commence à me démanger. Je suis pratiquement sûr que mes jointures rêvent de déformer le visage de cette enflure.
— Non, sérieusement. Je ne plaisante pas, riposte-t-il en reprenant son calme. En fait, je comptais t’aider depuis le début, mais j’ai trouvé amusant de voir tes réactions !
Quel bâtard ! Et en plus, il est fier de lui.
— Bon, il ne faut pas perdre de temps. On doit sauver ta copine, non ? Et puis, enlève-moi ce regard de la mort, déclare-t-il et je roule intentionnellement des yeux.
— Ouais, euh… On a un problème, j’admets en soupirant bruyamment.
Il fronce les sourcils en signe d’incompréhension face à mes propos étant implicites.
— Je ne sais pas où est Blake, finis-je par dire afin de stopper ce court moment de suspense.
Dark ne semble pas décourager, mais plutôt le contraire. Une expression faciale mesquine s’installe sur son visage, tandis que je me perds dans un tourment de questions.
— Oh, il se trouve que je connais personnellement ce soi-disant Blake. Et qu’il me propose régulièrement de négocier avec lui, rétorque Dark.
— QUOI ?
— À ton avis, comment j’ai su que Pearl était en danger ? me lance-t-il. Bon, j’admets que c’était excessif d’envisager qu’elle soit morte, mais avec Blake, on peut s’attendre à tout.
Un profond sentiment de soulagement s’engouffre dans l’intégralité de mon être. Je suis persuadé que Pearl est encore en vie. D’une part, car Blake aime Mini-Hopkins, et d’autre part, car mon intuition me dicte qu’elle est là, dans ce monde – et contrairement à la fois dernière, je ne dis pas ça parce que je n’accepte pas la réalité.
— Quel est ton plan ? le questionné-je.
Ma respiration est devenue régulière. Sous un silence complet, Dark me tend sa main pour que je me lève, me gratifie un sourire, et commence à dire :
— Prépare-toi. Nous allons à Ravenstein !